L'attentat qui a fait mardi quinze morts et plus d'une centaine de blessés dans la ville de Mansoura, au nord de la capitale égyptienne Le Caire, a été vivement condamné par la communauté internationale, le qualifiant d'"acte terroriste". Réagissant à cet attentat, l'Algérie a condamné mercredi "avec la plus grande vigueur" l'attaque "terroriste sanglante" qui a visé un bâtiment de la police de Mansoura, chef-lieu de la province de Daqahleya. "En cette douloureuse circonstance et tout en réaffirmant notre condamnation absolue du terrorisme sous toutes ses formes et quelles qu'en soient les motivations, nous exprimons nos condoléances aux familles et aux proches des victimes et nous réitérons notre pleine solidarité avec le peuple égyptien frère", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani. Les Etats-Unis ont également condamné "avec la plus grande force" "l'attaque terroriste", perpétrée en Egypte. Dans un communiqué, le Département d'Etat a présenté ses "profondes condoléances" aux familles des victimes, tout en souhaitant "un prompt rétablissement" aux blessés. "Les Etats-Unis se tiennent fermement aux côtés du peuple égyptien qui poursuit son chemin vers la démocratie, la stabilité et la prospérité économique, dans une atmosphère non violente", conclut le communique. La Russie a, de son côté, exprimé sa solidarité avec les autorités égyptiennes face aux "tentatives de déstabilisation" de l'Egypte à la veille de la tenue du référendum sur la nouvelle Constitution prévu la mi-janvier. Le ministère russe des Affaires étrangères a réitéré sa position de principe "contre toute forme de terrorisme", et a appelé à résoudre "les différends politiques par des moyens pacifiques et un large dialogue qui réunit toute les forces politiques du pays". La Chine, tout en condamnant l'attentat, a souligné son opposition à "tout acte terroriste contre les civils et les agences gouvernementales en Egypte". Soutenant que "les affaires intérieures de l'Egypte doivent être déterminées de manière indépendante par son peuple", la porte-parole de la diplomatie chinoise, Hua Chunying, a affirmé que son pays espérait que "l'Egypte revienne bientôt à un ordre social normal, fasse progresser son processus inclusif de transition politique et parvienne à la stabilité et au développement national dès que possible". Aucune cause ne peut justifier de tels "actes terroristes", a insisté pour sa part le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon qui a appelé à traduire en justice les responsables de ces actes. "Les Nations Unies restent complètement engagées à soutenir l'Egypte, un membre important de cette organisation", a-t-il ajouté, en soulignant son engagement "à soutenir le peuple égyptien dans sa quête d'une Egypte stable, démocratique et prospère". Le chef de l'ONU a appelé les Egyptiens à "trouver une base commune et un consensus renouvelé sur la transition du pays". Au total, quinze personnes ont trouvé la mort et une centaine d'autres blessées dans l'explosion tôt mardi d'une voiture, chargée de plusieurs dizaines de kilogrammes d'explosifs, devant un bâtiment de la police à Mansoura, au nord du Caire. Le ministère de l'Intérieur égyptien a précisé dans un premier temps que 12 policiers figuraient parmi les morts et, selon des sources médicales, un civil a également péri dans l'attaque. Un responsable de la sécurité a ensuite annoncé que deux policiers avaient été retrouvés morts dans les décombres. Plus d'une centaine de personnes ont été également blessées. Les enquêteurs soupçonnent un kamikaze d'avoir conduit cette attaque en forçant des barrières autour du QG de la police de Mansoura, dans le delta du Nil, à l'aide d'une voiture remplie de puissants explosifs, selon le ministère. Un immeuble s'est écroulé, des façades ont été soufflées et un blindé de la police a été écrasé par l'explosion qui s'est produite dans la nuit, à une centaine de kilomètres au nord du Caire. — Les autorités annoncent un plan pour sécuriser le référendum— Suite à cette attentat, le Premier ministre égyptien Hazem Beblawi a condamné le "pire type de terrorisme" et a qualifié les Frères musulmans, la confrérie du président destitué Mohamed Morsi, d'"organisation terroriste". Depuis Mansoura, le ministre de l'Intérieur Mohamed Ibrahim a dénoncé "une tentative de terroriser les Egyptiens à cause du référendum". Il a promis à ce propos "un plan" pour sécuriser le référendum prévu les 14 et 15 janvier. Ce vote doit être la première étape de la transition qui doit se terminer avec la tenue d'élections législatives et présidentielle mi-2014. La présidence a déclaré trois jours de deuil assurant dans un communiqué, publié à l'issue d'une réunion entre le président par intérim Adly Mansour et les ministres de la Défense Abdel Fatah al Sissi et de l'Intérieur Mohamed Ibrahim, que les forces de sécurité allaient "venger les martyrs" et qu'elle faisait de la lutte contre le terrorisme sa "première priorité".