Le Directeur général de la banque de l'agriculture et du développement rural (BADR), Boualem Djebar a prévu mercredi une importante hausse en 2014, des crédits destinés à soutenir les activités agricoles, notamment "Tahadi" et "R'Fig". Plusieurs indicateurs augurent d'une hausse sans précédent en 2014 du nombre des demandeurs du crédit "Tahadi", consacré au financement des investissements agricoles, après "un fléchissement" en 2011, dû aux difficultés inhérentes au foncier agricole dans le cadre des contrats de concession, a indiqué M. Djebar qui a présenté un exposé devant la commission de l'agriculture, de la pêche et de la protection de l'environnement de l'APN. Les prévisions du directeur général de la banque sont basées sur la hausse de la charge de travail du bureau national des études pour le développement rural, avec plus de 1500 dossiers enregistrés jusqu'au mois de septembre 2013, sachant que l'étude de projet doit impérativement précéder l'introduction d'une demande de crédit auprès de la "BADR". En 2012, le nombre de dossiers de projets traités par la BADR a plus que sextuplé par rapport à 2011, passant à près de 320 dossiers, a souligné M. Djebar, affirmant qu'il a été décidé récemment de prolonger les délais de remboursement de 3 à 5 ans. Le crédit "R'Fig" connait une affluence croissante ces dernières années, avec près de 15.300 dossiers traités jusqu'à septembre 2013, contre 6000 en 2008, année de lancement du crédit. Le crédit "R'Fig" est l'un des mécanismes de financement à court terme, destiné à appuyer les activités agricoles. Ce mécanisme se caractérise par sa flexibilité qui ne nécessite pas la détention d'un contrat de propriété de terres, pour bénéficier du crédit. Répondant à une question sur le retard accusé dans l'étude des dossiers, M. Djebar a expliqué cela par la nécessité de les traiter au niveau central, quand le financement dépasse un certain seuil, faisant part de l'intention de son institution de moderniser les moyens d'étude, à travers la création d'un réseau numérique susceptible de réduire "considérablement" les délais d'étude. Le même responsable a rappelé que des enquêtes avancées ont été menées sur le dossiers en suspens dans certains wilayas selon les propos de certains agriculteurs. Concernant l'élevage, M. Djebbar a relevé que la BADR procède actuellement à la révision des conditions d'octroi de crédits destinés au financement de l'élevage ovin et camelin. Il a rappelé par ailleurs que la BADR s'est vue octroyée en septembre dernier une autorisation pour financer le logement dans le milieu urbain alors que ce financement se limitait aux zones rurales. La banque examine également la possibilité d'octroyer des crédits saisonniers à court terme dans le cadre de la convention conclue récemment avec le ministère de la pêche et des ressources halieutiques. La BADR compte en outre poursuivre ses efforts en matière de financement des différentes activités agricoles. Le financement des activités de stockage et du froid dans le cadre de la régulation des produits agricoles de large consommation, sont à hauteur de 4 milliards de DA par an. La banque a soutenu également l'activité de 13 conserveries de la tomate à hauteur de 6 milliards de DA en faveur de quelque 3000 agriculteurs producteurs de la tomate à l'est du pays outre le financement de nouveaux projets de stockage de blé et le projet de fabrication de moissonneuses-batteuses à Sidi Bel Abbes. La réunion de la commission de l'agriculture, de la pêche et de l'environnement avec le directeur de la BADR s'inscrit dans le cadre des rencontres d'évaluation du secteur agricole en prévision de l'audition du ministre de l'Agriculture et du développement rural. Cette commission qui s'était réunie avec les directeurs de la caisse nationale de mutualité agricole et de l'entreprise nationale du matériel agricole, compte également auditionner le directeur de la chambre nationale d'agriculture et effectuer des visites dans plusieurs wilayas.