Les avis des membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) étaient partagés mardi lors de la première séance consacrée au débat du projet de loi sur l'audiovisuel. Certains députés se sont déclarés satisfaits du projet de loi devant encadrer le secteur de l'audiovisuel en Algérie, appelant à éviter "la précipitation dans le lancement de chaînes de télévision privées ne respectant pas les lois et la déontologie professionnelle". Le député Mohamed Baba Ali (RND) a estimé que ce projet de loi "est l'un des principaux projets soumis à l'APN dans le cadre des réformes initiées par le président de la République". Il s'est déclaré en faveur de l'ouverture de nouvelles chaînes privées "à condition que cela se fasse dans le cadre d'un partenariat algérien, fondé sur le principe du respect de la culture, des principes et de l'intérêt suprême de la nation". Pour la députée Djamila Abba (FLN) le projet de loi est à même de "donner une forte impulsion au développement global du pays, de préserver les droits des journalistes et d'améliorer les conditions de la pratique journalistique". La représentante du Parti des travailleurs (PT), Kheira Derrar, a affirmé, qanat à elle, que le projet de loi sur l'audiovisuel "témoigne d'une forte volonté de développer le secteur et constitue un pas vers l'ouverture du champ médiatique", insistant sur la nécessité de réunir les conditions nécessaires permettant aux journalistes d'exercer leur profession". Selon d'autres députés, ce projet de loi "ne répond pas aux aspirations des journalistes et n'accompagne pas les développements survenus dans ce domaine, notamment en ce qui concerne la création d'une autorité de régulation de l'audiovisuel et des articles relatifs aux chaînes thématiques. Le député Lakhdar Benkhelef (Front de la justice et du développement-FJD) a indiqué que ce projet de loi "dévoile le monopole de l'Etat qui veut légiférer uniquement pour a création de chaînes thématiques spécialisées au lieu de chaînes privées". L'actuelle mouture du projet de loi "freine le développement du secteur de l'audiovisuel en Algérie", a-t-il soutenu. Dans le même sillage, la députée Meriem Merahi (FJD), s'est interrogée sur "les raisons des appréhensions des autorités publiques, lorsqu'il s'agit d'ouverture médiatique et technologique". Ce projet de loi "vidé de sa substance accorde à l'autorité de régulation le rôle de censeur autoritaire, au lieu d'être un accompagnateur coopératif, puisqu'elle comptant 9 membres dont cinq désignés par le président de la République", a-t-elle estimé. Les députés de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), ont pour leur part critiqué ce projet de loi car "il consacre la censure intellectuelle et restreint les libertés dans le secteur de l'audiovisuel". Ils ont à ce sujet, publié un communiqué dans lequel ils ont considéré que ce projet de loi "laisse penser que le gouvernement appréhende l'ouverture du champ audiovisuel". Ils ont dénoncé "la manière d'intervention du gouvernement dans l'amendement des articles du rapport préliminaire adopté par la commission spécialisée". La députée Hayat Meziani (FFS) a estimé, pour sa part, que le projet de loi "ne permet pas de rattraper le retard accusé dans le domaine de l'audiovisuel en Algérie par rapport à ce qui se passe dans les autres pays arabes qui se sont lancés, en toute liberté et avec courage, dans l'expérience de l'ouverture du champ audiovisuel". Elle s'est interrogée sur "la marge de liberté accordée par ce projet de loi aux chaînes de télévision privées", citant à ce propos les articles 17 et 23.