Les participants au forum du quotidien "El Moudjahid" consacré mardi à la célébration du 56ème anniversaire des évènements de Sakiet Sidi Youcef ont mis en avant cette étape historique douloureuse qui a affirmé l'entraide entre les peuples du grand Maghreb contre le régime colonial. Apres avoir passé en revue les causes et les circonstances du massacre de Sakiet Sidi Youcef, perpétré par les forces coloniales françaises le 8 février 1958 à l'encontre de citoyens sans défense de cette ville située aux frontières algéro-tunisiennes, qui a fait plusieurs victimes, les intervenants ont précisé que ces événements ont prouvé le lien entre les peuples algérien et tunisien ainsi que tous les peuples maghrébins. Dans ce sens, le Secrétaire général du conseil consultatif de l'Union du Maghreb arabe (UMA), Saïd Mokadem a indiqué que la remémoration de ces douloureux souvenirs vise à revaloriser les liens de fraternité et de solidarité entre les enfants du peuple Maghrébin qui partagent les intérêts et le sort". "Bien que douloureuse, cette étape historique a prouvé qu'il n'y a pas de place pour les entités séparées et que les peuples maghrébins sont condamnés aujourd'hui à se construire eux même pour affronter les défis actuels", a enchaîné M. Mokadem. Pour sa part, l'ambassadeur de Tunisie à Alger, M. Mohamed Nadjib Hachana a indiqué que cette occasion permet de se remémorer l'effet de ces massacres sur la lutte commune des peuple algérien et tunisien contre le colonialisme français, car ayant conforté "leur volonté commune du sacrifice, donné un nouveau souffle à la révolution algérienne et conforté la détermination des Algériens à lutter pour l'indépendance". Les évènements de Sakiet Sidi Youcef ont "conforté la détermination des Tunisiens et leur engagement au coté de leurs frères algériens dans leur lutte contre l'occupant", a estimé M. Hachana. Il a, dans ce sens, souligné la nécessité d'aller de l'avant sur la voie de la consolidation de la coopération entre les deux pays au mieux des intérêts des deux peuples, exprimant la reconnaissance de son pays à l'Algérie pour son soutien au processus de transition en Tunisie qu'il a qualifié de "processus difficile". La visite récente en Algérie du nouveau chef du gouvernement tunisien, Mehdi Jomaa constitue "une station saillante dans l'évolution de la relation solide qui lie l'Algérie à la Tunisie". De son coté, l'ancien ministre de la culture et de l'Information, Lamine Bechichi a évoqué l'impact médiatique et diplomatique de ces événements. A l'époque, plusieurs journaux publiés en Europe avaient jugé, à l'unanimité, que la France avait perdu beaucoup de ses amitiés, suite au crime contre l'humanité et l'atteinte aux droits de l'homme dans cette région frontalière. Il a cité comme exemple quelques passages d'articles publiés dans des journaux britanniques, belges, norvégiens, italiens, allemands et américains, qui ont condamné ce massacre perpétré par les forces françaises, en mettant en exergue la grossièreté de leurs méthodes à l'encontre des peuples algérien et tunisien. Des organisations internationales avaient même demandé des explications sur les crimes commis dans la région et présentés comme étant une simple "destruction d'un noyau de rébellion", a-t-il ajouté.