Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, effectuera, aujourd'hui, une visite d'amitié en Tunisie à l'invitation du président Zine El-Abidine Ben Ali, a indiqué hier un communiqué de la présidence de la République. Cette visite sera “l'occasion de souligner le caractère privilégié des relations existant entre les deux pays frères dans différents domaines de coopération et de se concerter sur plusieurs questions régionales et internationales d'intérêt commun”, souligne la même source. Celle-ci précise, en outre, que les deux dirigeants évoqueront “la coopération algéro-tunisienne et les perspectives de partenariat dans tous les domaines dans l'intérêt des deux peuples frères”. “Cette visite intervient dans le cadre de la commémoration du 50e anniversaire des bombardements de Sakiet-Sidi-Youssef où le sang des peuples algérien et tunisien s'est mêlé ce jour de l'année 1958”, conclut la même source. La paisible localité de Sakiet-Sidi-Youssef, dans le Nord-Ouest tunisien, frontalière avec l'Algérie, s'est d'ailleurs parée de ses plus beaux atours pour commémorer la date symbole de la solidarité algéro-tunisienne, scellée un certain 8 février 1958. L'évènement sera donc marqué cette année par la présence sur les lieux des présidents algérien, Abdelaziz Bouteflika, et tunisien, Zine El-Abidine Benali. Bouteflika coprésidera avec son homologue tunisien les célébrations du massacre commis par l'armée coloniale. Es-Sakia, située sur l'axe routier menant vers Souk-Ahras et El-Kef, en Tunisie, se présente déjà dans sa tenue d'apparat, aux couleurs nationales tunisiennes et algériennes, pour fêter comme il se doit le 50e anniversaire des bombardements aveugles perpétrés par l'armée française, le 8 février 1958, et à travers lesquels se sont cimentés davantage les liens séculaires unissant les peuples des deux pays voisins. Les habitants de Sakiet sont, en fait, déjà entrés dans l'ambiance des festivités commémoratives qui ont vu notamment la mise en place aux frontières d'un hôpital militaire mobile, la tenue de manifestations artistiques et culturelles, d'une conférence historique sur l'évènement et d'un cross scolaire maghrébin, en attendant l'organisation, dans le courant des deux prochaines journées, d'autres manifestations sportives, d'une exposition d'artisanat et d'un forum d'hommes d'affaires, outre les festivités officielles. Ils ont ainsi un avant-goût de la commémoration qui, s'attendent-ils, sera célébrée avec faste, sachant que ce sera un moment festif, mais aussi un cinquantenaire qui immortalise, d'abord, un pan de l'histoire algéro-tunisienne contemporaine mais, surtout, le message de fraternité et de solidarité qu'il véhicule. Ces douloureux évènements ont, selon les historiens, produit l'effet contraire recherché par les forces d'occupation coloniale. Alors qu'elles visaient à opérer une cassure dans la cohésion algéro-tunisienne et couper la Révolution algérienne de ses soutiens extérieurs, les bombardements contre la population civile ont, au contraire, soudé davantage les liens entre les deux peuples et les deux pays. Pour rappel, les bombardements du 8 février 1958, qui ont duré près d'une heure et demie, avaient fait des dizaines de morts parmi la population civile, dont un nombre important de femmes et d'enfants, plus d'une centaine de blessés, ainsi que la destruction de différentes infrastructures vitales du village. Synthèse H. S.