L'ancien ministre et membre de la mission d'information de la Révolution à Tunis et au Caire, M. Lamine Bechichi a affirmé samedi à Alger que les événements de Sakiet Sidi Youcef ont contribué à renforcer les liens entre les deux peuples algérien et tunisien. Lors d'une conférence sur la réplique médiatique et diplomatique au massacre de Sakiet Sidi Youcef, animée à l'occasion du 51ème anniversaire de ces évènements, M. Lamine Bechichi a précisé que ceux-ci soulignent la qualité des relations historiques existant entre les deux pays confirmant ainsi que la Tunisie était effectivement une terre de soutien et d'accueil pour la Révolution algérienne, ses moudjahidine et son gouvernement provisoire. Les évènements de Sakiet Sidi Youcef, poursuit l'orateur, constituent également "un parcours particulier" du fait qu'ils ont provoqué la chute de la IVème République française, favorisant le retour du Général De Gaules et la naissance de la Vème République. M. Bechichi a comparé le massacre de Sakiet Sidi Youcef à "ce qu'a vécu récemment la bande de Ghaza", les forces françaises ayant agressé un état indépendant et souverain en vue d'anéantir la résistance algérienne dans les régions Est et mettre un terme au soutien logistique à travers les frontières tunisiennes. L'agression a avait 80 chahids et des centaines de blessés parmi les civils. L'orateur a rappelé l'incident à l'origine de l'agression contre Sakiet Sidi Youcef à savoir l'embuscade dressée par les révolutionnaires algériens le 11 janvier 1958 contre une patrouille militaire française prés des frontières tunisiennes. 21 soldats français ont été tués et 4 autres ont été faits prisonniers. L'armée française avait alors accusé le gouvernement tunisien de complicité avec les révolutionnaires algériens. Le gouvernement français avait demandé au président Bourguiba la libération des quatre prisonniers ce que le dirigeant tunisien avait refusé. Une brigade française a pénétré par la suite dans le territoire tunisien et enlevé un citoyen tunisien qu'elle a ramené en territoire algérien pour l'interroger sur la position des moudjahidine et le type d'armes que ces derniers se procurent. Le conférencier a affirmé que ce "raid aérien barbare" qui a ciblé le village de Sakiet Sidi Youcef le 8 février 1958 traduit la cruauté avec laquelle l'armée française a voulu réprimer la révolution algérienne et lui ôter tout soutien extérieur.