L'accord humanitaire sur Homs, conclu jeudi soir entre l'ONU et Damas, est entré en vigueur vendredi au terme duquel des centaines de civils vont être évacués de cette ville du nord de la Syrie après plus de 600 jours de siège. Cet accord est le premier résultat tangible, sur le front humanitaire, des pourparlers de Genève 2 entre pouvoir et opposition syriens, qui doivent reprendre le 10 février sous l'égide du médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe, le diplomate algérien Lakhdar Brahimi. Au moins trois bus ont évacué vendredi matin près de 60 civils, selon la télévision d'Etat syrienne. Ces civils -vieillards, femmes et enfants- font partie des quelque 3.000 personnes bloquées depuis juin 2012 dans les quartiers de la vieille ville tenus par les rebelles et assiégés par les troupes gouvernementales. Avant de monter dans les bus pour une destination non précisée, les civils évacués avaient reçu les premiers soins et de la nourriture dans un bâtiment à leur sortie de la vieille ville, selon les médias officiels. Cette évacuation, la première du genre depuis juin 2012, a été permise par un accord annoncé jeudi et impliquant les protagonistes et l'ONU. Un cessez-le-feu de quatre jours est entré en vigueur pour permettre cette opération, a-t-on indiqué. Les évacuations devront se poursuivre dans les prochains jours, selon le gouverneur de Homs, Talal Barazi. "Les enfants de moins de 15 ans, les hommes de plus de 55 ans et les femmes" sont autorisés à partir. L'accord porte également sur l'acheminement d'aides pour les gens qui ont choisi de rester dans les quartiers assiégés, mais cette opération ne commencera que samedi, a ajouté M. Barazi. L'ONU a parlé "d'une aide vitale à 2.500 civils". Moscou et Washington saluent l'accord La porte-parole du département d'Etat américain Jennifer Psaki s'est félicitée de l'accord humanitaire, soulignant toutefois que davantage devait être fait. "Selon nos informations, les opérations consisteront en une pause humanitaire à Homs, durant laquelle les évacuations (de civils) auront lieu et la nourriture et autres apports humanitaires seront livrés", a-t-elle indiqué. Pour sa part, la Russie a aussi salué l'accord entre le gouvernement syrien et l'ONU. "Un des plus graves problèmes humanitaires en Syrie a été résolu", a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué ajoutant que la Russie "espère que l'accord créera une atmosphère favorable pour les nouvelles négociations inter-syriennes lundi à Genève". Participation de Damas au 2e round de pourparlers de Genève Parallèlement à l'accord humanitaire, le gouvernement de Damas a confirmé sa participation au deuxième round de négociations prévu le 10 février à Genève (Suisse), et visant à trouver une issue politique au conflit qui ravage la Syrie depuis près de trois ans et qui a fait plus de 136.000 morts et des millions de réfugiés. "Il a été décidé que la délégation syrienne participera au 2e round des négociations à Genève", a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères, Fayçal Moqdad, qui a répété que le gouvernement qui exclut toute discussion sur un départ du président Bachar al-Assad, insiste pour parler en premier de la question du "terrorisme". Pour l'opposition qui a déjà confirmé sa présence à la prochaine session des discussions, le dossier centrale est la transition excluant M. al-Assad. Lors du premier round de négociations tenu la semaine passée, aucun résultat tangible n'a été enregistré en raison de divergences sur le communiqué de Genève I adopté en 2012 par les grandes puissances. Le texte prévoit l'arrêt de "la violence sous toutes ses formes" et la formation d'une autorité gouvernementale de transition, sans mentionner le sort de M. al-Assad. Durant ce premier face-à-face depuis le début de la crise syrienne, les deux parties ont campé sur leur position. La question du sort de M. al-Assad, ligne rouge pour le pouvoir comme pour l'opposition, avait paralysé les discussions. Selon M. Moqdad, "un retour de la sécurité et la stabilité en Syrie nécessite que l'on discute de l'arrêt du terrorisme et de la violence, comme indiqué dans le communiqué de Genève I".