Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a plaidé mardi à Alger pour une "coordination stratégique" dans les domaines du développement et de la sécurité au Sahel "afin d'éviter les déperditions d'énergies", et ce, dans l'intérêt de la région. Les problèmes dans la région du Sahel sont "complexes, les acteurs sont variés et les stratégies aussi nombreuses", a relevé M. Lamamra au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue finlandais Erkki Tuomiojia, en visite à Alger. "Une coordination stratégique afin d'éviter les chevauchements des initiatives et les déperditions d'énergies" est donc "nécessaire", a-t-il ajouté. Evoquant les stratégies mises en place par les Nations unies, l'Union africaine (UA) et l'Union européenne (UE) dans la région du Sahel, le ministre a appelé à trouver "les moyens de mettre en oeuvre cet intérêt international, à en tirer le meilleur afin d'optimiser les investissements et les engagements, et à faire en sorte que nous puissions aboutir à changer fondamentalement les données de la situation dans les domaines sécuritaire, économique et environnemental". Concernant le groupe "G5 du Sahel" créé dimanche dernier à Nouakchott par cinq Etats du Sahel, M. Lamamra a affirmé que ces pays qui ont été "identifiés par certaines études de la communauté internationale comme devant être des pays centraux dans lesquels s'appliquerait la stratégie intégrée des Nations unies", se sont organisés "en tant que pays bénéficiaires des mobilisateurs de cette intervention positive de la communauté internationale, pour essentiellement optimiser les moyens et l'impact des moyens de développement de cette région". "L'Algérie se félicite de cette initiative des pays de la région", a-t-il dit, en signalant la tenue à Niamey mercredi de la troisième réunion ministérielle du processus de Nouakchott pour "avancer dans la prise de mesures concrètes et la mise en place d'arrangements sécuritaires pour opérationnaliser l'architecture africaine de sécurité dans la Sahel". "Nous constatons du point de vue de l'Union africaine que trois organisations régionales, trois régions africaines sont intéressées par la sécurité dans l'espace sahélo-saharien, d'où le lancement de cette initiative, le 17 mars (2013) à Nouakchott, et la 3è réunion ministérielle, dans ce cadre-là, qui aura lieu mercredi à Niamey", a-t-il noté. Commentant cette multitude d'acteurs régionaux et d'initiatives, le ministre a estimé qu'"il n'y a pas de contradiction à ce qui il y ait beaucoup d'initiatives lorsqu'il y a une coordination stratégique et lorsque chacune des initiatives, chacun des rassemblements a une valeur ajoutée par rapport à l'objectif général qui est de renforcer la sécurité et de promouvoir le développement dans l'espace sahélo saharien".