L'abrogation de l'article 87-bis de la loi relative aux relations de travail, sa révision et redéfinition à la faveur de la loi de finances pour 2015, permettra de "rattraper" les salaires des basses catégories des travailleurs, ont jugé les partenaires à la 16ème tripartite réunis dimanche, à Alger. Cette réponse à une vieille revendication de l'UTGA, permettra également aux entreprises "plus de flexibilité" pour mieux rétribuer les rendements des travailleurs, ont souligné les parties associées à cette tripartite. L'article 87 bis de la loi sur les relations de travail, dispose que le salaire national minimum garanti (SNMG) comprend le salaire de base, les indemnités et les primes, à l'exclusion des indemnités versées au titre de remboursement de frais engagés par le travailleur. Dans cet esprit, la revalorisation du SNMG qui ne devrait concerner que le salaire de base sans les autres primes versées aux travailleurs, n'avait pas d'"incidence appréciable" sur les revenus de ces derniers et notamment, les basses catégories professionnelles, d'où la revendication de l'UGTA, de revoir cette disposition. Le souci du gouvernement et du patronat de reporter indéfiniment, la révision de cette article controversé, lors des différentes tripartites, était motivé par le fait de sauvegarder les entreprises notamment, celles qui font face à des difficultés financières, d'être saignées financièrement, en cas de revalorisation conséquente des salaires. L'abrogation de l'article en question, qui devrait entrer en vigueur en janvier 2015, et qui se veut une des pistes de l'UGTA pour améliorer le pouvoir d'achat des bas revenus, générera pour les pouvoirs publics et les entreprises, des dépenses budgétaires supplémentaires pour faire face aux augmentations salariales qui en découleront. Le président de la République avait précisé dans un message à l'occasion de la célébration du double anniversaire de la création de l'UGTA et de la nationalisation des hydrocarbures que l'abrogation de l'article 87-bis du code de travail était dans une perspective de "préservation et de promotion du pouvoir d'achat des travailleurs". Il a ajouté que cette nouvelle approche devra permettre de "consolider un salaire minimum garanti et le rattrapage des revenus des travailleurs de basses catégories professionnelles". La nouvelle approche devra également donner, aux entreprises, "davantage de flexibilité pour mieux rétribuer les rendements des travailleurs et les conditions particulières du poste de travail", avait-t-il affirmé. Selon l'économiste Abdelhak Lamiri, l'abrogation de l'article 87 bis aboutirait à "une hausse de 10 à 20% de la masse salariale soit une incidence financière de 6 à 7 milliards de dollars". Evoquant cette mesure, le Premier ministre Abdelmalek Sellal, a estimé que la redéfinition du SNMG, devrait apporter "certains correctifs", en particulier au profit des "travailleurs lésés" et d'"améliorer la productivité de l'outil national de production et les résultats des entreprises", permettant ainsi à ces dernières de "réunir toutes les conditions d'une bonne mise en oeuvre". M. Sellal a expliqué que le gouvernement, qui veut par une telle décision, augmenter encore une fois les salaires, était "loin de toute approche populiste", soulignant que la démarche de l'Exécutif était "pragmatique".