Le Programme alimentaire mondial de l'ONU (PAM) a prévenu mardi des conséquences alimentaires régionales suite à l'exode de milliers de personnes fuyant la violence en République centrafricaine vers les pays voisins, alors que les ressources disponibles deviennent limitées. Selon la directrice régionale du PAM pour l'Afrique de l'Ouest, Denise Brown, ses services font face à une crise régionale qui va bien au-delà des frontières de la Centrafrique, ajoutant que la population concernée ''a, souvent, tout perdu et a été victime ou témoin d'indicibles violences et n'a eu d'autre choix que de partir''. ''Il y a un besoin d'assistance en particulier alimentaire et nutritionnelle à la fois en Centrafrique et dans les pays voisins. Ces personnes en ont besoin maintenant et ne devraient pas avoir à attendre'', a-t-elle ajouté. Plus de 70.000 personnes ont fui la République centrafricaine pour le Tchad, 62.000 sont en République démocratique du Congo (RDC), 28.000 sont arrivées au Cameroun dans les dernières semaines, et 12.000 en République du Congo. Depuis décembre 2013, le mouvement de population depuis la République centrafricaine s'est intensifié en direction de régions fragiles et en insécurité alimentaire, alors que l'arrivée de ces milliers de personnes s'ajoute aux difficultés auxquelles sont confrontées les populations locales. Parmi ces déplacés figurent un grand nombre de Tchadiens, dont la plupart ne sont jamais allés dans leur pays d'origine ou depuis si longtemps qu'ils ne bénéficient plus de réseaux d'entraide. Le PAM s'inquiète de ne pas pouvoir répondre aux besoins de ces populations extrêmement vulnérables faute de fonds suffisants. Plusieurs pays limitrophes accueillent déjà un grand nombre de réfugiés de différents pays et les ressources disponibles deviennent limitées. En RDC, les stocks de céréales destinées aux réfugiés centrafricains sont quasiment épuisés et de nouvelles contributions sont nécessaires rapidement. De son côté, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a affirmé le besoin de protection urgent de plus de 15.000 personnes dans 18 localités actuellement encerclées et menacées par des groupes armés au nord-ouest et au sud-ouest du pays. Ces populations ''encourent un risque très élevé d'attaques et elles ont d'urgence besoin d'une amélioration de la situation de sécurité'', a indiqué le porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d'une conférence de presse. Bien que les violences aient frappé toutes les communautés en République centrafricaine, la plupart des civils actuellement pris au piège sont des musulmans menacés par des miliciens anti-balaka, indique l'ONU.