Le ministre des Affaires étrangère, Ramtane Lamamra, a appelé dimanche la communauté internationale à assumer ses responsabilités vis-à-vis de la question palestinienne, en faisant pression sur Israël pour l'amener à se conformer à la légalité internationale. Dans une allocation prononcée devant la 141e session du Conseil ministériel de la Ligue arabe dont les travaux ont débuté dimanche, M. Lamamra a exhorté la communauté internationale à parachever le processus enclenché en accordant à la Palestine la qualité de membre observateur à l'ONU. Le chef de la diplomatie algérienne a souhaité que les démarches internationales en faveur de la Palestine soient couronnées de succès et que les décisions de la légalité internationale y afférentes appliquées, appelant à l'unification des rangs palestiniens pour garantir le recouvrement des territoires spoliés et l'établissement d'un Etat palestinien indépendant avec El Qods pour capitale. Concernant la crise syrienne, M. Lamamra a appelé les parties en conflit en Syrie à faire prévaloir la sagesse affirmant qu'il "n'est pas possible de parier sur l'approche militaire ni sur l'illusion d'une victoire d'une partie donnée". La recrudescence des actes de violence et l'aggravation de la situation humanitaire ont conféré à la crise syrienne des proportions internationales "en suscitant des intérêts contradictoire au mépris des victimes et de leurs souffrances et sans tenir compte des foyers terroristes pouvant en découler". "Nous sommes tenus d'adopter une position politique unifiée et des démarches collectives pour encourager les parties syriennes à aller vers des décisions courageuses à même de garantir la réussite du processus de négociations engagé dans le cadre de la conférence de Genève 2, seule voie pouvant favoriser un règlement de cette crise", a soutenu M. Lamamra. Il a appelé les parties syriennes à "renoncer à l'approche exclusive destructive et à faire les concessions nécessaires dans l'intérêt du peuple syrien". Il a souhaité que les Syriens parviennent à un consensus lors du processus de Genève à travers un dialogue sérieux et qu'ils mettent à profit cette précieuse opportunité pour transcender tous les obstacles qui entravent le retour de la paix et de la sécurité en Syrie, un des fondateurs de la Ligue arabe et un pilier de l'action arabe commune. Par ailleurs, M. Lamamra a salué les développements politiques positifs réalisés dans plusieurs pays arabes se félicitant des avancés réalisées par la Tunisie dans son processus électoral démocratique et l'adoption de sa nouvelle Constitution. Il a également salué l'adoption de la nouvelle Constitution en Egypte dans le cadre des échéances fixées par la feuille de route exprimant sa satisfaction quant aux développements positifs en Libye, au Yémen et au Liban récemment pour la réalisation de l'entente et la stabilité. S'agissant de l'action arabe commune, M. Lamamra a salué le lancement du processus de réforme et de développement global du système d'action arabe commune sous la présidence de Lakhdar Brahimi et avec le concours d'éminentes personnalités arabes exprimant le voeu que ces efforts dégagent des résultats positifs et de nouveaux mécanismes en fonction d'une nouvelle vision et d'une approche efficace qui permettent à la Ligue arabe de s'adapter aux mutations survenues dans le monde. A propos du terrorisme, le chef de la diplomatie algérienne a considéré que la lutte contre ce fléau faisait l'unanimité du fait des menaces qu'il implique pour les pays et les sociétés. "Les efforts consentis par le Conseil de sécurité en la matière confirment l'ampleur de la menace et la nécessaire conjugaison des efforts de la communauté internationale pour l'éradiquer", a poursuivi le ministre. L'occasion était pour M. Lamamra de revenir sur les efforts de l'Algérie avec des pays frères pour l'adoption de la convention arabe de lutte contre le terrorisme en 1998.M. Lamamra a salué la décision du Conseil de sécurité appelant les Etats à ne pas financer le terrorisme et à empêcher l'accès des terroristes à la rançon, rappelant que l'Algérie a déjà prôné et adopté cette conduite. Concernant la prochaine consultation électorale en Algérie, M. Lamamra a indiqué que l'Algérie se préparait pour une véritable fête démocratique avec l'élection présidentielle du 17 avril."Une étape déterminante dans la consécration du processus démocratique et qui permettra au peuple algérien de s'exprimer en toute liberté et dans la transparence", a-t-il dit. Il a ajouté dans ce contexte que ces élections se dérouleront en présence d'observateurs d'organisations et instances internationales saluant la participation de la Ligue arabe à l'observation du scrutin.