Le directeur général de la Sûreté nationale, le général major, Abdelghani Hamel, a affirmé, dimanche à Alger, la neutralité de l'institution de la Police dans la dispersion des foules lors des rassemblements, soulignant qu'elle agit sur réquisition de l'autorité administrative. "Je tiens à la neutralité de l'institution de la Police car il s'agit d'une institution républicaine qui restera au service de la République algérienne. Je tiens aussi à expliquer que le maintien de l'ordre est du ressort exclusif de l'autorité administrative car c'est elle qui délivre les autorisations de manifestations et les réquisitions", a souligné le général major Hamel lors d'une conférence de presse. Il a ajouté que "la préoccupation majeure" n'était pas l'objet de la manifestation mais plutôt "l'occupation illégale de la voie publique". Rappelant que "les instructions sont données en fonction de l'appréciation de la situation sur le terrain", le responsable de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a tenu à souligner que "la gestion d'une manifestation n'était pas une recette unique". Il a relevé aussi que la dispersion des foules ne s'est jamais faite par l'usage des moyens conventionnels du maintien de l'ordre, comme les grenades lacrymogènes, entre autres, soulignant que "toutes les missions dévolues à la Police, s'exercent dans un cadre légal avec respect des droits de l'homme". Par ailleurs, le général major Hamel a précisé que l'organisation de cette conférence de presse visait à lever toute équivoque sur les évènements qu'a connus l'Algérie, notamment à Ghardaïa et récemment à Alger, et à fournir, dans la transparence, toutes les informations car "la presse a, à la fois, le droit d'être informée et d'informer". A propos des journalistes interpellés lors d'un rassemblement non autorisé jeudi à Alger, alors qu'ils assuraient la couverture de l'évènement, le responsable de la DGSN a rappelé qu'"ils ont été relâchés et ont eu droit, avant d'être relâchés, à un examen médical et à l'utilisation du téléphone", au même titre que les autres manifestants. Il a, par ailleurs, appelé les représentants de la presse à relater les faits en toute objectivité et neutralité quels qu'ils soient, positifs ou négatifs. Concernant la présumée disparition des parrainages du candidat à la candidature à la présidentielle du 17 avril, Rachid Nekkaz, le même responsable a indiqué qu'"une enquête a été ouverte par les services de Police et que ses conclusions seront dévoilées à sa clôture". Evoquant la situation générale de la sécurité en Algérie, le général major Hamel a affirmé que "la courbe de la criminalité est régressive, notamment, pendant le dernier trimestre", ajoutant que "c'est la petite criminalité qui dérange encore la quiétude du citoyen". Pour sa part, le chef du centre des opérations de la DGSN, le commissaire divisionnaire, Mohamed Adjouadi, a indiqué que 264 personnes, dont 30 journalistes, ont été interpellées puis relâchées lors des trois regroupements organisés à Alger entre le 1er et le 6 mars. Il a, par ailleurs, relevé que d'autres regroupements avaient été organisés du 1er janvier au 6 mars au niveau national, dont un à Tizi Ouzou, ajoutant que dans la wilaya de Constantine, deux regroupements ont été organisés, ayant rassemblé une vingtaine d'étudiants chacune, se soldant par l'interpellation de 8 personnes. Dans la wilaya de Bouira, trois regroupements ont été organisés à l'issue desquels 70 personnes ont été dispersées dans le calme. Dans la wilaya de Béjaïa, deux regroupements ont été également organisés, qui ont débouché sur la dispersion de 10 étudiants, a-t-il ajouté.