Le nombre de transplantations rénales en Algérie, actuellement de 110 à peine par an, peuvent "dépasser le cap de 1.000 interventions annuellement, pour peu que les conditions nécessaires soient réunies", a déclaré mardi à Batna le Pr. Hocine Chaouch. Ce praticien spécialiste, chef de service de chirurgie thoracique et cardiovasculaire au centre hospitalo-universitaire (CHU) Mustapha-Bacha d'Alger, a indiqué à l'APS que les compétences humaines spécialisées dans le domaine de la greffe "existent dans notre pays et peuvent assurer plus de 1.000 transplantations par an". Il a ajouté, dans ce contexte, que la "disponibilité des plateaux techniques nécessaires et des médicaments nécessaires pour les cas de greffe, ainsi que la présence d'un effectif paramédical spécialisé dans le domaine des transplantations" représentent des "atouts majeurs pour atteindre l'objectif tracé". Le Pr Chaouch a souligné, à ce propos, que le service de chirurgie du CHU Mustapha-Bacha compte actuellement douze (12) chirurgiens spécialisés dans la greffe rénale, effectuant une (1) transplantation rénale par semaine, mais qui peuvent aller jusqu'à trois (3) opérations de ce type. Les travaux en cours "depuis dix (10) ans" dans le service de chirurgie de ce CHU "ralentissent la cadence des interventions", a ajouté ce praticien, soutenant qu'un retour à la normale "accroîtra le nombre d'interventions". Evoquant l'expérience de la greffe rénale que la wilaya de Batna inaugurera dans deux semaines, le Pr. Chaouch a souligné que le staff médical activant au CHU de Batna a un "avenir prometteur" dans le domaine de la greffe. Il a souligné à ce sujet qu'une "bonne préparation" et un "bon suivi du couple donneur-receveur" constituent une "étape-clé dans ce type d'interventions". Pour le Pr. Chaouch, les spécialistes de Batna pourront "maîtriser au mieux, dans deux années, les techniques de la greffe". En attendant, a-t-il ajouté, l'équipe médicale du CHU Mustapha-Bacha "continuera, durant tout le temps nécessaire, à superviser ce genre d'opérations à Batna". A l'heure actuelle, quelque 15.000 insuffisants rénaux sont hémodialysés en Algérie et nécessitent une transplantation, a indiqué le même praticien, soulignant que l'effort à déployer doit tendre à pratiquer le plus grand nombre possible de greffes de rein, en réunissant les conditions requises, d'autant que ce type d'interventions est pratiqué à Alger, mais aussi à Constantine, à Oran, à Sidi Bel Abbes, et bientôt à Batna". Le Pr. Chaouch est considéré comme étant parmi les pionniers de la transplantation rénale au Maghreb. Il a effectué la première opération du genre en 1982, en France, avant de pratiquer ce genre de greffes en 1990, en Algérie. Quelque 4 000 médecins spécialistes de la greffe rénale ont été encadrés par le Pr. Chaouch.