Aucun cas de mortalité n'a été enregistré en Algérie chez les donneurs d'organe dans le cadre de la greffe du foie, a déclaré samedi à Oran le secrétaire général de la Société algérienne de transplantation hépatique (SATO). «Aucun donneur n'est mort après prélèvement d'une partie de son foie depuis 2003, date de la mise en place à Alger d'un programme de transplantation spécifique à cet organe», a précisé à l'APS le Professeur Nabil Debzi en marge d'une journée de formation médicale. Depuis 2003, soit dix années de pratique à ce jour, 34 greffes de foie ont été réalisées par l'équipe médicale dite «groupe Alger-Rennes», ainsi appelée en référence au partenariat liant deux établissements de santé algériens (CHU Mustapha et le Centre Pierre et Marie Curie d'Alger) et le service spécialisé du CHU de la ville française dirigé par le Pr Karim Boudjemaa, a expliqué le Pr Debzi. «Le fait qu'aucun donneur ne soit décédé suite à une opération chirurgicale de transplantation hépatique fait ressortir des résultats acceptables sachant que le taux de mortalité dans le monde est d'un pour mille», a-t-il fait valoir. S'agissant des 34 receveurs d'organe, dont la moyenne d'âge est de 45 ans, 21 sont encore en vie, a fait savoir Pr Debzi qui est chef du service d'hépatologie au CHU Mustapha d'Alger, chargé du suivi des patients avant et après la transplantation. Cette rencontre, qui s'est tenue à l'Etablissement hospitalo-universitaire 1er Novembre (EHUO), constitue la 4ème journée de formation médicale continue à être organisée par la SATO après celles tenues à Alger, Bejaia et Annaba. «Le but de cette journée est d'informer les jeunes spécialistes en néphrologie, hépatologie et anatomie-pathologie sur les différents aspects techniques, médicaux et chirurgicaux de la transplantation», a souligné pour sa part, le président de la SATO, Pr Hocine Chaouche. Cette manifestation scientifique permet de compléter la formation de l'équipe pluridisciplinaire pouvant être sollicitée pour l'explantation qui exige nombre de précautions, a indiqué Pr Chaouche, chef de service de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire au CHU Mustapha. Une dizaine de communications ont été présentées dans ce cadre, axées entre autres sur les complications vasculaires en greffe rénale, les techniques chirurgicales de prélèvement hépatique sur donneur décédé et quelques cas cliniques comme le rejet de greffe hépatique. Cette rencontre a également permis de sensibiliser à l'importance du prélèvement à partir de cadavre (consentant de son vivant) en vue de procéder à de nouvelles greffes en Algérie, telles celles du coeur et du poumon, en plus du rein et du foie qui peuvent être prélevés sur donneur vivant, a préconisé le Pr Chaouche.