L'armée régulière syrienne a repris dimanche le contrôle de la ville stratégique de Yabroud, dernier bastion rebelle dans les montagnes de Qalamoun au nord de Damas, au moment où les efforts diplomatiques se poursuivent en vue de trouver une issue politique au conflit qui a fait plus de 146.000 morts en trois ans. Une source militaire a fait savoir que les forces armées syriennes "contrôlent entièrement la ville de Yabroud, dans la province de Damas, et fouillent la ville pour en retirer les engins explosifs posés par les terroristes". L'armée a également tué un grand nombre de terroristes et en a capturé d'autres lors de son nettoyage de la ville, a rapporté la télévsion d'Etat syrienne. Cette nouvelle avancée de l'armée régulière donne un coup dur à l'opposition armée. Proche de la frontière libanaise, la ville de Yabroud était devenue un fief rebelle depuis le début du conflit en mars 2011, permettant le transit d'armes et d'individus armés dont des étrangers. Yabroud est de plus située sur une importante autoroute reliant Damas à Homs, la troisième grande ville du pays. Samedi, des combats acharnés se déroulaient à l'entrée est de Yabroud. Après un mois de bombardements et de combats dans les environs de cette ville proche de la frontière libanaise, l'armée syrienne était parvenue à contrôler l'ensemble des collines surplombant la ville, appuyée par des combattants du Hezbollah libanais, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). La bataille de Yabroud est cruciale pour le Hezbollah qui tente en effet bloquer toute infiltration rebelle au Liban, en particulier vers la ville d'Aarsal, dans l'est du pays. Selon le Hezbollah , c'est de Yabroud que sont venues les voitures piégées utilisées dans les attentats meurtriers qui ont secoué ses bastions au Liban ces derniers mois. -Lakhdar Brahimi en Iran pour des discussions sur la Syrie- Le médiateur international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi a entamé dimanche une visite en Iran pour des entretiens avec les hauts responsables iraniens sur la crise syrienne. "La visite, de trois jours, de M. Brahimi à Téhéran est un indicateur qui marque l'importance du rôle de l'Iran dans les efforts visant à trouver une solution au conflit syrien alors que certains pays occidentaux refusent la participation de l'Iran à la conférence de Genève II", a indique l'agence iranienne Mehr. La même source a précisé que M. Brahimi aura des entretiens avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, le président Hassan Rohani et d'autres hauts responsables. La possibilité d'un troisième cycle de négociations sur la Syrie dans le cadre du processus de Genève 2 a été évoquée par le diplomate algérien lors d'une réunion avec les membres du Conseil de sécurité des Nations unies. Ban Ki-moon appelle à des mesures conctrètes pour mettre fin au conflit S'agissant du processus politique, le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, a réitéré son appel à la communauté internationale d'aider à convaincre les parties prenantes au conflit en Syrie de prendre des mesures concrètes pour mettre fin au conflit dans ce pays. Il a affirmé que le processus politique en Syrie était en crise et que suite à deux sessions de pourparlers à Genève, ''aucune des parties prenantes ne fait preuve d'esprit de compromis ou même d'une véritable conscience de la souffrance du peuple syrien''. Dans ce sens, il a encouragé le gouvernement syrien et l'opposition ''à faire preuve de leadership, de vision et de flexibilité afin d'arriver à mettre fin au conflit''. Il a aussi exhorté les gouvernements de Russie et des Etats-Unis, qui avaient pris l'initiative d'organiser la conférence de paix de Genève, d'agir pour relancer le processus politique. Trois ans de guerre et une crise humanitaire sans précédent Le conflit syrien qui a commencé par un soulèvement contre le pouvoir en place le 15 mars 2011, s'est militarisé avec le temps jusqu'à devenir une guerre totale en février 2012 notamment avec le bombardement de Homs (centre). En trois ans, plus de 146.000 personnes sont mortes selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, et plus de neuf millions de personnes ont dû quitter leurs foyers, soit la plus importante population de déplacés au monde selon l'ONU. Au moins un million d'enfants sont privés d'aide humanitaire selon l'Unicef, et plus de 250.000 Syriens sont assiégés selon l'ONU, réduits à choisir "entre famine et reddition". Trois ans de combats et de bombardements ont dévasté le pays, frappé par une grave crise humanitaire, et dont l'économie est au plus bas, en plus d'un patrimoine culturel en péril.