Un projet portant élaboration d'un dictionnaire biographique recensant les compétences algériennes dans le domaine de la traduction figure parmi les actions visant à promouvoir le livre et la lecture en langue arabe, a annoncé jeudi à Oran un responsable du Centre national du Livre (CNL). "Cette banque de données sera mise à la disposition de toutes les institutions et organismes dédiés à la production d'ouvrages à l'instar des maisons d'édition", a précisé M. Mohamed Sari, président de la Commission de la création et de la traduction auprès du CNL relevant du ministère de la Culture. "Sont concernés par cette initiative l'ensemble des spécialistes, toutes langues étrangères et tous domaines confondus", a indiqué M. Sari lors d'une conférence qu'il a animée à l'Unité de recherche sur la Culture, la Communication, les Langues, les Littératures et les Arts (UCCLLA), basée à Oran. La concrétisation de cette opération permettra en outre de donner "davantage de visibilité aux traducteurs dont les travaux sont injustement méconnus car confinés dans des espaces clos", a-t-il encore observé. "Mon expérience dans la traduction vers l'arabe du roman algérien d'expression française, de Mohamed Dib à Yasmina Khadra" a constitué le thème de la communication donnée par M. Sari, également professeur à l'Université d'Alger. Plusieurs jeunes doctorants et chercheurs auprès de l'UCCLLA ont assisté à cette rencontre qui leur permis de s'imprégner de l'expérience du conférencier qui a à son actif la traduction d'une vingtaine d'oeuvres d'auteurs célèbres. Parmi ces écrivains, Mohamed Dib (1920-2003), Malek Haddad (1927-1978), Hamid Skif (1951-2011), Rachid Boudjedra, Djamel Souidi, Anouar Benmalek, Malika Mokeddem, Boualem Sansal, Aïssa Khelladi, Salim Bachi et Yasmina Khadra dont le roman "Ce que le jour doit à la nuit" vient d'être édité en arabe. A la lumière de son expérience, M. Sari a notamment abordé les principaux écueils qui peuvent se dresser dans toute entreprise de traduction, notamment pour ce qui est de la translation des expressions idiomatiques, poétiques et dialectales. "Une traduction fidèle au texte original exige des efforts continus dans le sens de la bonne maîtrise des champs lexicaux et sémantiques spécifiques au contexte du récit", préconisera en substance M. Sari. Le directeur de l'Unité de recherche en traduction et terminologie (URTT), M. Ahmed Yalaoui a fait savoir de son côté que son établissement est porteur d'un projet de recherche visant à recenser les compétences en traduction au niveau de toutes les universités du pays. Cette conférence intervient dans le cadre d'un cycle d'activités thématiques lancé par l'UCCLA le 10 mars dernier avec le colloque international sur Abdelkader Alloula soutenu par l'Office national des droits d'auteur et droits voisins (ONDA). Les structures de recherche UCCLA et URTT relèvent toutes deux du Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC), basé à Oran.