Plusieurs candidats à la présidentielle du 17 avril ont focalisé vendredi, 6ème jour de campagne, sur l'obligation pour les gouvernants de présenter leur bilan de gestion et pour les institutions de rendre des comptes au peuple. C'est le cas du candidat du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, qui a appelé, à Guelma, les citoyens à exiger de ceux qui les gouvernent de "rendre des comptes sur la gestion du pays et les dépenses publiques". Le candidat a expliqué dans ce sens, que "le peuple doit jouir de toute sa souveraineté et exiger ainsi de ceux qui nous gouvernent de rendre des comptes", accusant aussi bien le gouvernement que les institutions élues de ne pas le faire. "Le temps est venu pour provoquer le changement en Algérie et imposer l'exercice du pouvoir par le peuple en exigeant des comptes de ceux qui nous gouvernent", a-t-il dit, estimant que "l'impunité a fait trop de mal à l'Algérie, alors que le pays aurait pu, grâce à ses richesses naturelles et à ses compétences, assurer sa sécurité alimentaire et son autonomie dans divers domaines". Il a dans ce cadre, évoqué la révision à la hausse "à plusieurs reprises", des coûts de réalisation des grandes infrastructures, imputant cette pratique à "l'impunité" et "l'absence de contrôle dans la gestion". M. Touati a également appelé les Algériens à "lutter contre la corruption et imposer le changement par les urnes", qualifiant le scrutin du 17 avril de "tournant décisif". Cette idée a été également développée, à M'sila, par la candidate du parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, qui a exhorté l'assistance, lors d'un meeting, à créer la "véritable démocratie" qui suppose, a-t-il précisé, le "contrôle de tous les représentants du peuple, y compris le chef de l'Etat" et auxquels des "comptes" doivent être exigés. "Je ne suis pas venue vous faire de fausses promesses, mais de vous proposer de décider de votre devenir et d'institutionnaliser la véritable rupture avec les politiques qui ont ruiné le pays", a dit la candidate, promettant, si elle est élue, de "développer les spécificités de la wilaya à travers notamment la redynamisation du secteur de l'hydraulique, la mise en place d'une industrie de transformation, et la résorption du chômage". De son côté, le candidat du parti Ahd 54, Ali Fewzi Rebaïne, a dénoncé la corruption qui se pratique, selon lui, dans le système bancaire, soulignant à Constantine, que la révision du cadre législatif doit toucher notamment le système bancaire ainsi que la Cour des comptes qui nécessite une réhabilitation. Pour lui cette réhabilitation visait à "surveiller et contrôler les différents crédits octroyés par les banques aux particuliers et aux entreprises ainsi que les différents contrats signés par l'Algérie". "Nous avons constaté que la plupart des particuliers sont confrontés à des demandes de pots-de-vin, lorsqu'ils postulent pour un crédit bancaire", a-t-il déploré. Cette demande de présentation de bilan de gestion semblait avoir été entendue par le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Abdelkader Bensalah, représentant du candidat Bouteflika, qui a évoqué nombre de réalisations accomplies durant ces quinze dernières années. A cet égard, il a expliqué que soutenir Bouteflika, "ce n'est pas soutenir sa personne, mais son programme prometteur et ambitieux" pour le pays.