Hier, troisième jour de la campagne électorale, les « six » ont axé leurs interventions sur de nouvelles thématiques. A Bordj Bou-Arréridj, Abdelmalek Sellal affirme que le candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika réitère son engagement à poursuivre la politique de solidarité nationale envers les couches sociales démunies, de soutien au logement et d'aide aux jeunes. Donnant la réplique au candidat Benflis qui base sa campagne sur la promotion des libertés, Sellal a indiqué que le prochain quinquennat sera celui du « renouveau national » devant consacrer l'Etat de droit qui garantirait tous les droits des citoyens. Il a, par la même occasion, réaffirmé l'engagement d'une révision de la Constitution au courant de l'année 2014 en vue d'élargir les prérogatives des élus du peuple et renforcer les mécanismes de contrôle. Le candidat Benflis abonde dans le même sens, en promettant de revoir le code communal et de wilaya « pour réhabiliter l'élu et consolider ses prérogatives ». Il s'agira également de procéder « à un nouveau et profond découpage administratif pour en finir avec les problèmes actuels de toutes les régions ». Le thème de la corruption a été largement abordé par le candidat Benflis devant la population d'Ouargla. « Je m'engage devant vous, si je suis élu par la grâce de Dieu, de réviser la loi sur la corruption, car elle met sur un pied d'égalité celui qui prend un dinar et celui qui prend des milliards », martèle-t-il. Il promet à ce titre de « revoir le dispositif législatif » pour mieux lutter contre la corruption, avec un « texte plus répressif » pour protéger les deniers publics. Après Sellal qui aspire à faire de l'Algérie « la perle de l'Afrique et de la Méditerranée », Abdelaziz Belaïd veut en faire « le Japon de l'Afrique » à travers un « ambitieux » programme économique et social basé sur l'élément humain. « Je vous promets, si je suis élu, de veiller à faire de l'Algérie le Japon de l'Afrique et cela à travers l'exploitation réelle de toutes les richesses humaines et naturelles du pays », a-t-il dit dans un meeting animé à Aïn Defla. Au volet politique, Belaïd plaide pour l'édification d'un « Etat démocratique et d'alternance ». Il ira même loin en affirmant œuvrer à « remplacer le système de pérennité et de maintien au pouvoir, par un système démocratique et d'alternance ». Qui a dit que la démocratie n'évolue pas en Algérie ? L'autre fait saillant de cette troisième journée de campagne, c'est le refus par le candidat Ali-Fewzi Rebaïne de tenir son meeting à Souk Ahras, accusant l'administration d'avoir exercé de « la pression » sur la population pour « ne pas assister » aux rencontres de l'opposition. Ce qui sera vite démenti par le wali de Souk Ahras qui reconnaît, par la même, avoir refusé de répondre à la demande du candidat Rebaïne de retirer le portrait officiel du chef de l'Etat. Hôte de la wilaya de Chlef, l'unique candidate à la présidentielle, Louisa Hanoune, est revenu sur ses thèmes de prédilection, comme la préservation de la souveraineté et des richesses nationales, l'édification de la deuxième République et la réforme des institutions, en faveur d'une gouvernance plus démocratique et transparente. Pour sa part, le candidat du FNA, Moussa Touati, premier candidat à se rendre dans le M'zab, a insisté sur « le maintien et la consolidation du dialogue et de la cohésion sociale entre les habitants de cette région ». Quant à l'origine des derniers incidents qu'a connus Ghardaïa, M. Touati est formel : il est « d'ordre commercial ». Il préconise de créer de nouveaux espaces commerciaux en dehors de la ville afin d'éviter ce qu'il s'était produit dernièrement.