La presse nationale réserve dimanche de larges commentaires aux incidents de la veille à Bejaia, qui ont conduit à l'annulation du meeting d'Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika, annonçant l'événement en ''Une. "La démocratie ciblée", "le meeting de Sellal à Bejaia annulé", "un virage dangereux", "le meeting de Sellal empêché", sont quelques Une consacrées à cette manifestation qui a tourné à de graves incidents, et qui ont empêché M. Sellal de tenir son meeting, au quatorzième jour de la campagne électorale pour la présidentielle du 17 avril. "La démocratie ciblée" ouvre en Une le quotidien El Moudjahid. "La campagne électorale qui connaît une montée en cadence à sa quatorzième journée suscitant un intérêt croissant chez les électeurs (...) vient d'être perturbée par un incident d'une extrême gravité, qui s'est produit à Bejaia où des individus mus par des mobiles douteux et condamnables n'ont pas hésité à recourir à la violence à l'occasion de la venue dans cette ville de M. Abdelmalek Sellal", déplore-t-il dans un commentaire. El Moudjahid poursuit que "de toute évidence ce grave dépassement dont il y a lieu de s'interroger sur les vrais commanditaires ne peut être que la basse besogne des ennemis de la démocratie et mérite par conséquent une condamnation unanime de la part aussi bien de la classe politique que des citoyens jaloux des acquis démocratiques". "Emeutes à Bejaia contre le 4e mandat" titre de son côté le quotidien El Watan. M. Sellal n'a pas pu tenir son meeting car "des centaines de jeunes l'attendaient de pied ferme devant la maison de la culture, dans un climat de tension qui a dégénéré en émeute d'une rare violence", qui a fait des blessés dans les rangs des policiers et des journalistes, rapporte-t-il. Ces jeunes manifestants sont pour la plupart issus du "Mouvement pour le changement" récemment constitué qui a annoncé, dans un communiqué, son "rejet" de l'élection présidentielle du 17 avril et du quatrième mandat du président Bouteflika, explique le quotidien arabophone El Khabar. "Les violences (à Bejaia) sont l'oeuvre de groupes organisés", accuse un membre la Commission nationale indépendante de surveillance de l'élection présidentielle (Cnisep), cité par Liberté. Du reste, la Cnisep, qui a décidé d'envoyer un de ses membres enquêter sur place, a, selon Echourouk El Yaoumi, vivement condamné les incidents survenus à Bejaia et qui ont provoqué l'annulation du meeting de M.Sellal. Pour l'Expression, les moyens utilisés pour empêcher l'activité électorale du directeur de campagne du candidat Bouteflika dans la ville des Hammadites constituent "un virage dangereux". "La campagne électorale pour la présidentielle du 17 avril, a connu des incidents très graves hier (samedi, NDLR) à Bejaia, où le meeting d'Abdelmalek Sellal, représentant du candidat Abdelaziz Bouteflika, a été violemment perturbé par des jeunes hostiles au jeu démocratique", écrit-il. "Le jeu démocratique veut que les opposants à la politique d'un candidat manifestent leur désaccord dans le calme et le dialogue, pas dans la violence et l'invective. S'attaquer à des candidats ou à leurs représentants est contraire au jeu démocratique et aux règles politiques", souligne le même journal. En dépit de l'annulation du meeting de M. Sellal a Bejaia, Horizons soutient que "sans surprise, la campagne électorale se déroule dans un climat serein. Dans la transparence, dans le respect des diversités des programmes et des opinions." Sellal annule le meeting de Bejaia "pour préserver la sécurité", rapportent de leur côté les journaux arabophones El Youm, Echaab et El Massa. El Yaoum cite les propos de la candidate du Parti des Travailleurs (PT) à la prochaine présidentielle Louisa Hanoune, où elle qualifie ces incidents de "graves dérapages inacceptables".