Le président de la Fédération algérienne de natation (FAN), Ahmed Chebaraka, a déploré l'absence des équipes d'Alger au championnat d'Algérie interclubs qui s'est déroulé du 1er au 4 avril à Sétif. L'édition 2014 de cette compétition, disputée à la piscine olympique du complexe du 8-mai-1945 de Sétif, a été marquée par l'absence d'un grand nombre de clubs algérois, notamment l'USM Alger, détentrice du titre national ces huit dernières années, le GS Pétroliers et l'Olympique club d'Alger. "Les gens parlent de boycott, ce n'est pas le cas. La compétition s'est bien déroulée à Sétif. Elle a réuni 273 nageurs, dont 71 filles, affiliés à 30 clubs représentant 15 ligues. En plus, elle a été marquée par la réalisation par le jeune nageur Imad Larbaoui du WA Tlemcen des minima des prochains jeux Olympiques de la jeunesse prévus en août prochain à Nanjing en Chine", a déclaré Ahmed Chebaraka à l'APS. "En revanche, nous avons enregistré l'absence de quelques clubs d'Alger qui devront impérativement prendre leur entière responsabilité", a-t-il ajouté. Le premier responsable de la FAN a complètement rejeté les arguments avancés par les clubs qui n'ont pas effectué le déplacement à Sétif et qui ont justifié leur décision par "manque de moyens". "Il y a quelques clubs qui ont justifié leur absence par manque de moyens, mais je me demande comment Tlemcen et Oran ont pu rallier Sétif pour prendre part à cette compétition alors que les clubs d'Alger n'ont pas pu le faire ?", s'est-il interrogé. Les doubles licences au coeur de la polémique Dans une déclaration à la presse, M. Bougadou, responsable au sein de la section natation de l'USMA, avait expliqué que son club "ne pouvait pas prendre part à ce championnat pour des raisons purement logistiques liées au transport et à l'hébergement de nos athlètes". Selon le même interlocuteur, "lorsqu'une nouvelle date a été fixée pour le déroulement des interclubs, nous n'avons pas pu prendre nos dispositions à temps pour organiser le voyage de nos nageuses et nageurs et, donc, on a boycotté la compétition". Mais le président de la fédération a confirmé que le problème est du essentiellement aux doubles licences et à l'absence de la formation au sein de ces clubs. "Il y a des clubs qui préfèrent ramener des nageurs de l'étranger au lieu de s'occuper de la formation. Le ministre lui même avait interdit les doubles licences et quand on a communiqué cette décision à toutes les ligues, seuls les clubs concernés par ce problème, en l'occurrence l'USMA et le GSP, ont réagi. Ca ne leur a pas fait plaisir du tout et ils ont entraîné avec eux d'autres clubs qui ont justifié leur absence par le fait qu'ils n'ont pas d'argent", a-t-il expliqué. "Après le changement de la date de la compétition, ces clubs n'ont pas pu ramener leurs nageurs de France, car ils avaient juste une semaine devant eux pour le faire et ils ne l'ont pas fait. On m'a demandé de les prendre en charge, mais j'ai refusé", a-t-il encore dit. Le système de compétition pointé du doigt Même si les raisons invoquées par ces clubs ont trait au "manque d'argent" pour couvrir le déplacement à Sétif, les spécialistes assurent, eux, que cette absence est en rapport avec le système de compétition. "La proposition d'une nouvelle formule de compétition, lors du collège technique national (CTN), qui prévoit l'instauration de deux divisions (1 et 2), n'a pas été approuvée par l'assemblée générale, comme le stipule la réglementation, alors tout le monde était consentant pour une seule compétition, sauf Alger", a fait savoir Chebaraka. "Au début, c'était le système de compétition et ensuite, quand l'affaire est allée un peu loin, ils ont justifié leur absence par le fait qu'il n'y a pas d'argent !", a-t-il regretté. Concernant les raisons du déplacement de cette compétition de son lieu initial, Chebaraka a affirmé qu'il voulait "organiser cette compétition à la piscine de Hydra (Alger), mais ses responsables ont avancé un argument qui n'est pas de taille, soi-disant que la piscine sera en travaux à partir de cette date. Après on s'est dit pourquoi ne pas l'organiser au niveau de la piscine du 5-juillet, mais on avait peur que les nageurs attrapent froid. Notre choix s'est porté finalement sur la piscine de Sétif qui devait organiser les championnats minimes". Les clubs absents à cette compétition ne seront pas, selon Chebaraka, qualifiés à la coupe d'Algérie prévue en août à Alger. "En plus, nous allons saisir le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) et la direction de la Jeunesse et des Sports (DJS) qui alloue des budgets à ces clubs. Où va cet argent ?", a-t-il conclu. Le directeur de l'organisation sportive et du suivi des compétitions de la Fédération algérienne de natation, Abdelkrim Sayoud, a aussi regretté que les grands clubs de la capitale n'aient pas participé à la compétition. Leur participation aurait sans doute, selon lui, "créé une meilleure émulation et tiré vers le haut le niveau de la compétition". Pour rappel, les nageurs du Sahel Nautique d'El Biar (Alger) ont largement dominé le championnat d'Algérie interclubs (garçons et filles). Les équipes ayant obtenu les dix-huit (18) premières places de ce championnat sont directement qualifiées pour les épreuves de la coupe d'Algérie.