"Les tarifs bas" de l'électricité doivent augmenter "d'une manière progressive et rationnelle" en tenant compte du pouvoir d'achat des citoyens, a indiqué, mardi à Alger, le Premier ministre par intérim, ministre de l'Energie et des mines, Youcef Yousfi. "Les tarifs bas (fixés par les autorités publiques) est une décision politique prise pour favoriser le développement social du pays (...) bien entendu cette situation ne peut pas durer éternellement", a déclaré M. Yousfi au cours de la 18e journée de l'Energie tenue cette année sous le thème: "une nécessaire transition énergétique pour garantir le développement durable". Selon M. Yousfi, le citoyen "doit contribuer un peu plus à la facture énergétique" au fur et à mesure que son niveau de vie et son pouvoir d'achat augmentent. Cependant, une éventuelle révision à la hausse des niveaux des tarifs devrait se faire "d'une manière progressive et rationnelle" et "en tenant compte du pouvoir d'achat des citoyens", a-t-il préconisé, mettant l'accent sur la nécessité d'introduire davantage l'énergie dans les foyers. Le Premier ministre par intérim a relevé que la facture énergétique du pays "s'alourdit" d'année en année en raison d'une "hausse fulgurante" de la demande interne. La valeur de l'énergie que l'Algérie va consommer en 2030 s'élèvera à 80 milliards de dollars, selon les prévisions présentés par M. Yousfi à l'occasion de cette rencontre annuelle, initiée par le laboratoire de valorisation des énergies fossiles de l'école nationale polytechnique. Les tarifs d'électricité n'ont pas été augmentés depuis 2005 et doivent être revalorisés de 11% chaque année pour pouvoir financer les investissements liés à l'augmentation de la capacité de production de Sonelgaz, avait avancé le PDG du groupe public, Nourredine Boutarfa. D'ici à 2020, Sonelgaz qui produit et distribue de l'électricité, aura besoin de 3.000 milliards (mds) de DA, soit 300 mds DA annuellement pour mener son programme d'investissement, alors que ses revenus annuels ne dépassent pas les 250 mds de DA. Le déficit financier auquel à fait face le groupe en 2011 et 2012 a été comblé grâce à des crédits bancaires sur 20 ans, une mesure prise par le gouvernement et qui avait permis à Sonelgaz de maintenir ses investissements.