L'organisation des droits de l'homme, Amnesty International, a appelé, dans son dernier rapport, le Conseil de sécurité de l'ONU, à inclure la surveillance des droits de l'homme dans la mission de la Minurso au Sahara occidental. Un mécanisme de surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental permettrait de fournir des rapports «indépendants et impartiaux» sur la situation actuelle des droits de l'homme, a souligné l'organisation qui s'inquiète dans son rapport des violations continues des droits de l'hommes dans les territoires sahraouis occupés, notamment concernant les libertés d'expression, d'association et de réunion. «Ces dernières années, les Sahraouis militants en faveur des droits de l'homme ont été confrontés à des restrictions dans leur travail, au harcèlement et à la surveillance par les forces de sécurité et, dans certains cas, à des poursuites judiciaires», note l'organisation dans son rapport. Amnesty international a souligné, dans ce cadre, que des militants sahraouis favorables à l'indépendance ont été emprisonnés suite à des manifestations réclamant le droit à l'autodétermination pour le peuple du Sahara occidental, et certains ont été torturés ou maltraités pendant les interrogatoires par des policiers marocains. «La répression d'un rassemblement pacifique le 23 mars dernier, organisé à El Ayoune, est une indication claire que le Sahara occidental continue d'être une ligne rouge pour les autorités marocaines, et que l'expression pacifique des Sahraouis des vues contraires à la position officielle marocaine sur le Sahara occidental est réprimée», précise l'organisation. «La dispersion par la force de la manifestation au Sahara occidental par les forces de sécurité marocaines lors de la visite de l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, souligne la nécessité de surveillance des droits de l'homme par la Minurso», a encore ajouté Amnesty International. Par ailleurs, des associations britanniques pour le respect des droits de l'homme continuent de dénoncer les violations de ces droits au Sahara occidental. Sous le slogan «Agir maintenant pour les droits de l'homme au Sahara occidental», la Western Sahara Campaign (WSC) a affirmé aussi que le peuple du Sahara occidental a besoin d'un organisme de surveillance «permanent et indépendant» des droits de l'homme, mandaté pour rendre compte directement au Conseil de sécurité des violations subies par les Sahraouis. Le Sahara occidental, considéré depuis 1964 par l'ONU comme un territoire non autonome, est la dernière colonie en Afrique que le Maroc, soutenu par la France, occupe depuis 1975.