Cheikh Abdelhamid Benbadis était "le défenseur de l'authenticité culturelle de l'Algérie", un pays qu'il a immunisé "contre le processus de +désalgérianisation+", a estimé mercredi à Constantine l'universitaire Abdelaziz Filali, membre de la Fondation Benbadis. Intervenant au cours d'une conférence organisée à l'université des sciences islamiques Emir-Abdelkader, à l'occasion de Youm El Ilm (journée du savoir), le Pr Filali a indiqué que Benbadis avait "mené un combat de longue haleine contre toute forme de dépersonnalisation du peuple algérien". Il a affirmé, dans ce contexte, que les tentatives de la politique assimilationniste de l'administration française avaient "forgé et nourri la détermination du Cheikh", le conduisant à lancer son grand projet d'une "société réformée dans ses fondements religieux et culturels". Le Pr. Filali est revenu sur les actions menées par le fondateur de l'Association des Oulémas musulmans algériens (AOMA), son projet d'enseignement, son action pédagogique ciblant la jeunesse, garçons et filles, et l'encouragement et le parrainage des formations sportives et des troupes théâtrales en tant que "stratégie" du combat contre la dépersonnalisation. Un documentaire sur la vie et l'£uvre de Benbadis, réalisé par Abdelhak Sellaï, a été projeté à cette occasion, en même temps qu'une exposition d'effets personnels de l'imam. Auparavant, les autorités locales, civiles et militaires, les élus, entourés du frère d'Abdelhamid Benbadis, se sont recueillis sur la tombe de l'imam réformiste. La célébration de Youm El Ilm a également été marquée, à Constantine, par plusieurs activités culturelles et sportives.