Cela fait 71 ans que cheikh Abdelhamid Benbadis disparaissait un 16 avril 1940, dans sa ville natale de Constantine. Président de l'Association des oulémas musulmans algériens, il appartenait à une famille patricienne dont les origines remontaient aux Zirides. Bologhine Ibn Ziri, le fondateur d'Alger, est l'une des plus célèbres figures de cette famille princière. C'est dans sa ville natale qu'il apprit le Coran selon les usages traditionnels, et les bases de ses connaissances en langue et littérature arabes. Comme annoncé déjà, les premières séquences du film documentaire sur sa vie ont déjà été prises en début de semaine dans la Medersa de la ville des Ponts. Les premières scènes de ce documentaire de télévision, réalisé par Abdelbaki Sellaï, ont été consacrées à des séquences auxquelles ont participé le frère de l'imam disparu, Abdelhak Benbadis et le chercheur Abdelaziz Filali, président de l'Association Benbadis. Ces deux personnalités "proches" de Abdelhamid Benbadis ont abordé plusieurs "zones d'ombre" de la vie et du parcours du Cheikh Abdelhamid Benbadis. La vie privée de l'imam sera pour la première fois évoquée au grand public grâce aux témoignages de son frère qui va expliquer, par exemple, les raisons du divorce de cette personnalité qui n'a pas cessé, pourtant, d'œuvrer pour rassembler le peuple algérien. Ce documentaire de 52 minutes, produit par une entreprise privée, vise à faire connaître cette illustre personnalité qui a "contribué à la préservation de la langue arabe, au moment où une langue étrangère avait la part belle dans les milieux algériens", a indiqué Abdelbaki Sellaï. Le tournage de ce film auquel prendront part de hautes personnalités, à l'instar des Algériens Ahmed Taleb El Ibrahimi et Zhor Ounissi ainsi que Mohammed Amara (Egypte) et Djassem Soltan (Qatar), entre autres, devra durer au moins 3 mois, selon le réalisateur. Ce dernier a fait part d'un vaste travail d'investigation sur la personnalité de Cheikh Abdelhamid Benbadis, ses traits de caractère, ses relations familiales et sociales, sa vision politique et son profil économique et stratégique, a indiqué également Sellaï. Dans une des séquences de ce film documentaire, a-t-il encore assuré, le téléspectateur découvrira Benbadis l'économiste qui n'a eu de cesse de défendre le produit local en incitant ses disciples à acheter des effets vestimentaires fabriqués en laine locale. La tentative d'assassinat du Cheikh, ses déplacements à travers toutes les régions du pays ne seront pas uniquement relatés mais également projetés en image au grand bonheur des téléspectateurs, a également affirmé Abdelbaki Sellaï. La production de ce film documentaire s'inscrit dans le cadre d'une série d'épisodes intitulée "Des hommes et des positions" retraçant la vie de plusieurs monuments de l'histoire de l'Algérie, à l'image de Malek Bennabi, Mohamed Boudiaf, ….C'est Yazid Aït Djoudi, auteur d'un documentaire sur la star du football national, Rabah Madjer, projeté en janvier dernier à la salle Ibn Zeydoun de Riadh el Feth (Alger), qui assistera Abdelbaki Sellai. Ce dernier révèle que son film , est un "docu-dramatique" qui mettra en exergue, selon lui, l'action de Ben-badis et d'autres personnalités religieuses algériennes, notamment durant la célébration du centenaire de la colonisation en 1930, suivie une année plus tard, par la création de l'Association des oulémas musulmans algériens (AOMA). Gros travail. Pour le réalisateur, l'importance historique de Benbadis a été d'avoir "affirmé la personnalité algérienne face à l'extension culturelle occidentale à la faveur de la colonisation et la menace d'assimilation". Les promoteurs du film comptent associer à sa réalisation des Oulémas arabes, "pour souligner la dimension universelle et musulmane de l'action du cheikh Ben-badis".