Le directeur général de l'Institut national algérien de recherche agronomique (INRAA) Fouad Chehat a souligné lundi qu'une stratégie "cohérente" en matière de sécurité alimentaire est mise en oeuvre via l'intensification de la production agricole pour arriver, à terme, à une autosuffisance notamment dans la production de semences. S'exprimant sur les ondes de la radio nationale, M. Chehat a noté que l'Algérie restait fortement dépendante du marché international pour les céréales, les légumes secs et la poudre de lait, mais l'Etat adopte depuis 2007 "une stratégie cohérente" visant, d'une part, une intensification de la production agricole, et d'autre part, le développement des zones rurales en vue de la fixation des populations. "La sécurité alimentaire est une question éminemment stratégique pour l'avenir de la nation" a-t-il dit en ajoutant que l'autosuffisance alimentaire est une dimension importante de la souveraineté nationale. Evoquant les mesures visant à l'intensification de la production et l'amélioration des rendements, M. Chehat a cité les investissements importants dans le développement des surfaces irriguées, l'usage des fertilisants chimiques et organiques, le soutien à la mécanisation, et dans l'amélioration de la qualité des semences. Sur ce dernier point, il a tenu à souligner que le secteur ambitionne de parvenir, à terme à, une autosuffisance dans le domaine de la production de semences. Le DG de l'INRAA a, par ailleurs, soutenu qu'en sus de la surface agricole estimée actuellement à 8,5 millions d'hectares, il était possible pour l'Algérie de récupérer plus de terres en valorisant chaque année 500.000 à 600.000 hectares. Il a indiqué dans ce même ordre d'idées que des efforts restent également à faire pour réduire les superficies laissées en jachère (3 millions d'hectares). Interrogé à propos de la production céréalière, oscillant ces dernières année entre 40 et 50 millions de quintaux, M. Chehat a estimé qu'elle pouvait aisément être doublée, en recourant à une irrigation complémentaire et à une utilisation plus judicieuse des fertilisants. Selon lui, en dépit de remarquables progrès, la production laitière demeurait faible au regard des besoins exprimés, une amélioration des rendements est conditionnée par le développement de cultures fourragères.