La Haute Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a souligné vendredi qu'il était urgent de mettre fin au conflit au Soudan du sud, en notant que le rapport de la Mission des Nations Unies dans ce pays (MINUSS) était la nouvelle preuve d'une situation ''extrêmement dangereuse''. Mme Pillay avait déjà tiré la sonnette d'alarme face à la gravité de la situation suite à sa mission dans ce pays il y a deux semaines tandis que le rapport de la MINUSS relate avec beaucoup de détails les meurtres de masse et les représailles dont souffrent les civils sud-soudanais. Il est urgent pour les dirigeants sud-soudanais, le Président Salva Kiir et le dirigeant de l'opposition Riek Machar, ''de prendre des mesures concrètes pour éteindre le feu qu'ils ont eux-mêmes allumé'', a souligné la chef du HCDH. Pour sa part, le porte-parole du Haut-commissariat aux droits de l'homme (HCDH), Rupert Colville, a indiqué que Mme Pillay reconnaissait ''un grand nombre de signes précurseurs de génocide'', citant la diffusion par les médias d'incitations à la haine et aux violences sexuelles contre les femmes d'un groupe ethnique particulier, les attaques contre des civils dans des hôpitaux, des églises et des mosquées et même contre des personnes ayant trouvé refuge dans des camps de l'ONU. Suite aux révélations du rapport de la Mission onusienne, ''il n'y a plus d'excuses pour MM. Kiir et Machar de continuer à éviter d'identifier et d'arrêter les commandants et autres individus issus de leurs rangs qui sont impliqués dans de graves violations des droits de l'homme, y compris des crimes de guerre et crimes contre l'humanité'', a déclaré le porte-parole. Selon lui, ''il n'est simplement pas possible de croire que le gouvernement ne savait pas qui, parmi ses commandants, étaient responsables de l'organisation du massacre de plus de 300 hommes Nuer qui ont été forcés à entrer dans un bâtiment du gouvernement dans le quartier de Gudele de la capitale Juba'' en décembre dernier. De même, a-t-il poursuivi, ''il n'est pas possible de croire que M. Machar ne sait pas lesquels de ces commandants ont initié et procédé au massacre de plusieurs centaines de civils dans des hôpitaux, mosquées, marchés et autres endroits à Bentiu'', en avril dernier. C'est dans ce sens, a-t-il ajouté, que la Haute Commissaire a exhorté le Président Kiir et M. Machar de dénoncer publiquement et clairement de tels actes de la part de leurs combattants et de souligner que les auteurs de tels crimes soient arrêtés et poursuivis en justice.