La Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a appelé lundi les parties en conflit au Soudan du sud à respecter le cessez-le-feu et à prendre des mesures pour faire cesser les violations des droits de l'homme. ''J'espère que l'accord de cessez-le-feu sera respecté par les deux parties. C'est une source de préoccupation immédiate. Les gens ne se sentent pas en sécurité'', a déclaré Mme Pillay qui est arrivée lundi au Soudan du Sud accompagnée du Conseiller spécial des Nations unies sur la prévention du génocide, Adama Dieng, pour faire le point sur la situation des droits de l'homme après les massacres à Bentiu et Bor. ''Nous pensons que la situation est très grave et qu'il pourrait y avoir des actes de vengeance'', a prévenu la Haut-Commissaire, ajoutant que ''les civils sont victimes d'énormes violations des droits de l'homme'' dont des violences sexuelles et des violations du droit à l'alimentation. Mme Pillay et M. Dieng ont rencontré de hauts responsables du gouvernement sud-soudanais, dont le ministre des Affaires étrangères, Barnaba Marial Benjamin. Au cours de cette rencontre, la Haut-Commissaire leur a demandé de prendre des mesures pour faire cesser les violations des droits de l'homme. Cette visite est effectuée à la demande du Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui est très préoccupé par la situation au Soudan du Sud où le Président Salva Kiir affronte son ancien vice-Président Riek Machar depuis décembre 2013. Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé, jeudi dernier, le Président sud-soudanais et son ex. vice-Président ainsi que les autres dirigeants politiques de ce pays ''à faire preuve de leadership'' en mettant fin immédiatement aux violences qui ravagent leur pays depuis plusieurs mois, rappelle-t-on. Les membres du Conseil de sécurité ont fortement déploré les récentes violences de grande ampleur à Bentiu qui ont causé la mort de plus de 200 hommes, femmes et enfants, en se disant aussi préoccupés par le fait que plus de 23.000 personnes déplacées ont trouvé refuge dans le camp de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (MINUSS). Ils ont aussi réitéré leur condamnation de l'attaque du 17 avril contre un site de la MINUSS à Bor qui a fait un grand nombre de morts et de blessés et se sont dit inquiets des menaces visant les installations pétrolières, les compagnies pétrolières et leurs employés. Ils ont déclaré qu'ils étaient prêts à prendre des mesures supplémentaires si les attaques contre les civils et les violations de l'accord de cessation des hostilités se poursuivaient. De son côté, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, avait eu une série de conversations téléphoniques avec des chefs d'Etat et de gouvernement de l'IGAD, un groupement régional associant 7 pays est-africains, pour exprimer son soutien à leurs efforts pour amener le Président Kiir et Riek Machar à la table de négociations.