Les rebelles sud-soudanais ont massacré des «centaines» de civils lors de la prise de la ville de Bentiu, dans le nord du Soudan du Sud, le 15 avril dernier. Selon l'ONU, au moins 200 personnes ont été tuées dans une mosquée et plusieurs autres dans une église, des bâtiments des Nations unies et à l'hôpital de la ville. Près de 400 civils auraient également été blessés. Les rebelles, partisans de l'ancien vice-président Riek Machar, limogé l'an dernier, avaient ce jour-là repris Bentiu, capitale de l'Etat d'Unité, dans une offensive visant à prendre le contrôle des principaux puits de pétrole du pays. A Bentiu, les forces pro-Machar ont «séparé des individus de certaines nationalités ou groupes ethniques et les ont mis en sécurité, tandis que les autres ont été tués», ajoute la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss). «A l'hôpital [...] des hommes, femmes et enfants nuer ont été tués parce qu'ils se cachaient et refusaient de rejoindre d'autres Nuer pour célébrer l'entrée des forces rebelles dans la localité. Des individus d'autres communautés sud-soudanaises, ainsi que des Darfouris [habitants de la région du Darfour, dans l'ouest du Soudan] ont été spécifiquement visés et tués à l'hôpital», poursuit la Minuss. Les troupes antigouvernementales ont également demandé à des civils s'étant réfugiés dans l'église catholique et dans une enceinte abandonnée du Programme alimentaire mondial de révéler leur origine ethnique ou leur nationalité et ont tué plusieurs d'entre eux, selon l'ONU. Samedi, l'armée sud-soudanaise a annoncé qu'elle avait «perdu le contact» avec ses troupes qui combattent les rebelles dans cet Etat.