Le téléphérique de Bouzaréah, qui reliera Oued Koriche à Djebel Koukou sur 3 km et à quelque 500 m d'altitude, sera bientôt opérationnel, a affirmé lundi une source proche de l'entreprise du Métro d'Alger (EMA), chargée du projet. Le téléphérique de Bouzaréah, dont la livraison a accusé un retard d'une année en raison d'un inextricable problème d'expropriation des riverains, sera réceptionné prochainement, assure la même source, ajoutant ''actuellement, nous sommes en phase d'essais techniques des cabines''. Initialement, la livraison du projet était programmée en janvier dernier, selon des déclarations du ministre des transports Amar Ghoul. La direction de l'EMA avait au début de l'année expliqué ce retard par un problème d'expropriation des riverains du tracé du projet. Le décret d'utilité publique n'a été publié qu'à la fin de 2011, alors que les travaux de génie civil avaient démarré en 2009. La remontée de Oued Koriche vers Djebel Koukou (via Frais Vallon) près de Bouzaréah se fera en 11 minutes contre près d'une demi heure en voiture, alors qu'une cabine devrait transporter près de 2.400 passagers par sens et par heure, selon la fiche technique du projet. Conçu pour apporter une solution adéquate et conforme à la topographie escarpée des quartiers de Montplaisant, Beau-Fraisier, Scaffino, et Cité Mollines, ce projet est attendu avec impatience par les habitants de ces quartiers. Les habitants de ces ''hauteurs de Bab El Oued'', souvent isolés en hiver par manque de moyens de transport, et où les projets communaux se comptent sur les doigts d'une main, déplorent l'absence ou le peu de moyens de transports et la route défoncée dans ces quartiers, si proches et si loin d'Alger. ''Ici, les moyens de transports ne sont pas suffisants, d'autant que la plupart des autobus ne montent pas jusqu'à Bouzaréah, ou desservent les nouvelles cités d'habitation construite à Djebel Koukou", un lieu dit qui domine la baie d'Alger et la dernière ceinture urbaine de Bab El Oued, explique un habitant de Montplaisant. Avec les nouvelles cités d'habitation construites à la fin des années 1980 à Djebel Koukou, cette colline immense où sont accrochés les quartiers de Beau Fraisier, Scaffino, Montplaisant, Mollines, et la ''Phantom'', compterait quelque 10.000 âmes. La mise en service du téléphérique apportera de grosses solutions au problème de transport récurrent pour ces quartiers, estiment des natifs de ces lieux ombragés et frais en été. Le choix de la construction de téléphériques à Alger, dont l'enveloppe est de plus de 10 milliards de dinars, pour resoudre le problème de transport pour les habitants des quartiers de Bouzaréah et celui également de Z'ghara, sur les hauteurs de Notre Dame d'Afrique, répond à ''une demande spécifique, et une configuration topographique non moins particulière'' de la capitale, indiquent à l'APS des experts. Car Alger, avec ses téléphériques de Laaquiba (Belouizdad-El Madania), Les Annassers-Kouba, et celui de Bologhine (vers la basilique de NDA et vers Z'ghara), figure depuis plus de 40 ans dans le cercle restreint des grandes villes du monde qui ont réglé le problème de transport urbain en optant pour le câble. Avec Alger, il y a notamment la ville de New-York (USA), Medellin (Colombie), Barcelone (Espagne), Rio de Janeiro (Brésil), Caracas (Venezuela) et Taipei (Taiwan).