Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, a annoncé, jeudi à Alger, "des réformes" dans le secteur de la Justice touchant notamment la formation des magistrats pour mieux répondre aux exigences des justiciables. Lors d'une visite de travail et d'inspection à l'Ecole supérieure de magistrature à El-Biar (Alger), M. Louh a précisé que sa vision prospective du secteur de la justice "est novatrice et répond au plan d'action du Gouvernement dans le cadre de la mise en œuvre du programme du président de la République" soulignant que la "formation constitue le principal élément dans la concrétisation du principe d'indépendance de la justice". Pour M. Louh, "une formation de haut niveau des magistrats leur permettra de mieux appréhender les entraves susceptibles de se poser durant l'exercice de leur mission" Le ministre a, toutefois, été critique à l'égard de la formation dispensée à l'Ecole supérieure de magistrature, laquelle "s'adresse uniquement aux magistrats-praticiens outre les moyens insuffisants au regard du niveau et de la place de la magistrature à laquelle le gouvernement accorde un intérêt particulier d'autant que la réforme de la justice fut le premier atelier de réformes lancé par le président de la République lors des précédents mandats". "L'Ecole supérieure de magistrature n'est pas une école de formation professionnelle", a-t-il martelé fustigeant les mauvaises notes obtenues par certains étudiants. A cet effet, il a mis l'accent sur l'impératif de faire appel à des enseignants spécialisés jouissant d'une expérience et de compétences avérées tout en introduisant la "spécialisation" dans la magistrature afin de permettre au magistrat de traiter des affaires liées aux crimes transcontinentaux. Progression du rythme de délivrance du certificat de nationalité et de l'extrait de casier judiciaire Par ailleurs, le ministre a promis "la progression du rythme" de délivrance du certificat de nationalité et de l'extrait de casier judiciaire dès la promulgation de la loi y afférente, soulignant que "cette loi prévoit également l'introduction de la légalisation et de la signature électroniques des documents". Il a, à cet effet, appelé à accélérer la cadence de mise en œuvre du programme de réforme de la justice, soulignant que la réforme "sera axée sur la protection des droits de l'individu et des libertés individuelles et collectives pour bâtir un Etat de Droit, consolider la séparation des pouvoirs et protéger le magistrat". Les amendements des codes civil et de procédure pénale doivent être "ciblées", a-t-il souligné appelant à doter la Justice de structures idoines et de salles d'audiences, sachant que le nombre des juges diplômés de l'Ecole supérieure de magistrature est de 1.000 par an. Le ministre a indiqué avoir demandé au wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, de doter la capitale d'une cours de justice répondant aux normes internationales, ajoutant que le coût de ce projet serait inclut dans la loi de Finances 2015.