La réalisation d'un film sur la bataille de Bab El Bekkouche (Tissemsilt) a été proposée par l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), a indiqué mercredi son secrétaire général, Said Abadou. La réalisation de films et d'ouvrages historiques sur la glorieuse guerre de libération "fait partie intégrante de l'Oeuvre d'édification du pays," a souligné M. Abadou dans une allocution prononcée à l'occasion de la commémoration du 56ème anniversaire de cette bataille historique où l'armée coloniale française a essuyé de lourdes pertes. De ce fait, a-t-il ajouté, "il est du devoir des générations montantes de connaître et de s'imprégner de l'histoire de leur pays, afin d'ancrer en eux l'amour de la patrie". La commémoration de ce genre d'évènements et de hauts faits historiques "est une occasion de rappeler les sacrifices des chouhada", a-t-il précisé à ce propos. M. Abadou a insisté sur la nécessité de baptiser les carrés de martyrs "Raoudhate echouhada" (Jardins des martyrs) pour faire honneur aux chouhada qui se sont sacrifiés pour que vive l'Algérie libre et indépendante, tout en invitant les citoyens, les jeunes et les scouts notamment, à aller se recueillir par fidélité à leur mémoire. La cérémonie de commémoration de cet anniversaire, à laquelle ont assisté des autorités de wilaya, des moudjahidine et des citoyens, a été marquée par un recueillement à la mémoire des chouhada au carré des martyrs de Bab El Bakouche (commune de Lardjem) où sont inhumés 1.242 martyrs. Cette glorieuse bataille a eu lieu suite à un ratissage le 28 mai 1958 dans la région. Un siège de l'armée française avait mobilisé près de 8.000 soldats. Face à cette situation, la katiba "El karimia" de la Wilaya IV historique, commandée alors par Si Ameur Mesbah, a mis au point un plan pour desserrer l'étau en ciblant plusieurs postes militaires coloniaux à Bordj Bounaama, Baalache, Sidi Abed, Lardjem et Tamlaht, réussissant ainsi à disperser les troupes françaises. L'armée française coloniale a essuyé, dans cette bataille, de lourdes pertes (600 morts dont 33 officiers et deux avions détruits). Dans les rangs de l'Armée de libération nationale (ALN), 360 chouhada sont tombés au champ d'honneur dont Si Ameur Mesbah. En plus 240 civils tués, en majorité des vieux, des femmes et des enfants.