Un vibrant hommage a été rendu à titre posthume à Bakhti Benaouda, journaliste et critique littéraire, lors d'une rencontre, organisée mercredi à Oran par la direction du théâtre régional "Abdelkader Alloula" et le département de traduction de l'université d'Oran. "A 34 ans, Bakhti Benaouda était connu dans nombre de pays, notamment à Bahrein et en Allemagne", a souligné M. Abderrahmane Zaoui, du département de traduction à l'Institut des langues vivantes de l'université d'Oran, qui a indiqué avoir décelé chez Bakhti, encore étudiant à la faculté des Lettres arabes, une vivacité dans l'organisation d'activités scientifiques et une énergie créatrice. "Il était un étudiant actif, dynamique. Il lisait énormément et avait l'esprit critique. En graduation, ce fils d'Oran, travaillait déjà sur la modernité, une nouvelle approche littéraire", a ajouté M. Zaoui, rappelant l'assassinat de Bakhti Benaouda un 22 mai 1995, après avoir co-organisé une journée d'étude sur "la traduction et la différence". M. Salah Negaoui de l'université d'Oran, spécialiste en matière de civilisation musulmane et arabo-andalouse, a abordé la pensée philosophique et le parcours de cet intellectuel qui "n'appartenait à aucun courant dogmatique", a-t-il affirmé. "C'est un enfant de l'Algérie qui a été ravi à la vie très jeune, alors qu'il portait en lui un projet littéraire et philosophique très particulier. C'était un jeune dynamique sur le plan social pour avoir réalisé plusieurs travaux et organisé nombre d'évènements au service des idées et du progrès", a déclaré le directeur du théâtre régional d'Oran Ghaouti Azri. Les débats ont porté sur la personnalité du défunt, ses interrogations et ses écrits. Bakhti Benaouda, qui exerça en tant que journaliste au quotidien "El Djoumhouria" paraissant en arabe à Oran et qui enseigna à l'université d'Oran, a été assassiné à l'âge de 34 ans, le 22 mai 1995 par des terroristes.