Le journaliste et écrivain Benabdallah Belkacem est décédé, dans la nuit de vendredi à samedi à l'hôpital de Tlemcen, à l'âge de 68 ans. Il a été inhumé le lendemain après la prière du d'hor au cimetière d'El Kiffane. Le défunt venait de subir, il y a une quinzaine de jours, une intervention chirurgicale avant qu'il ne ressente, vendredi soir, un malaise, à la suite duquel il a été évacué d'urgence à l'hôpital de Tlemcen où il a rendu son dernier souffle. Avec sa disparition se tait une voix très connue dans les milieux littéraires de langue arabe. Sans avoir la notoriété d'un Djillali Khellas, d'Amine Zaoui qui avaient cet avantage d'intervenir aussi dans la presse francophone, le défunt compensait sa discrétion par des activités publiques qui se sont étalées sur près d'un demi-siècle. Nous l'avions rencontré lors du dernier Sila où il disait encore son regret de voir la ville où il avait connu tant de plaisir dépérir. Homme de lettres et journaliste, spécialiste dans la littérature et la poésie, le défunt Belkacem Benabdallah a passé plus de 40 ans de sa vie au service de la presse écrite. Il avait d'abord collaboré au bureau d'Oran de l'agence APS avant d'intégrer l'équipe rédactionnelle du quotidien oranais El Djoumhouria qui venait d'être arabisé en 1976. Sa signature était surtout familière dans « Ennadi El Adabi » le supplément littéraire du journal régional aux cotés des défunts Amar Bellahcene, Bakhti Benaouda ou Oum Sihem. Il avait un goût prononcé pour la nouvelle. Oran était, en ce début des années 80 avec les débats organisés au Cridish dirigé par Abdelkader Djemai, à l'université où professaient des intellectuels de renom comme Lahouari Addi, Benamar Bakhti, Nadir Marouf, Abdelmalek Mortadh, une ville vivante et conviviale. On y publiait aussi la revue « Voix multiples » porteuse de la parole poétique. Belkacem côtoyait les poètes comme Said Hadef et de nombreux séminaires s'y déroulaient. « La relation entre le journalisme et la culture est permanente » avait-il rappelé en évoquant cette période lors d'un débat organisé par Algérie- News. Durant les années 90, Belkacem Benabdallah animait « Dounia El Adab » sur les ondes de radio El Bahia avant de rejoindre la radio de Tlemcen dont il était un membre fondateur. Il y resta jusqu' à sa retraite pour se consacrer à l'activité littéraire au sein de l'Union nationale des écrivains algériens et au niveau de la fondation Moufdi-Zakaria. Il y animait une émission hebdomadaires, « le club des intellectuels ». Il portait un intérêt pour l'écriture et la révolution qui transparaît dans son ouvrage « Empreintes et dédicaces, écrits dans la littérature et la critique ». L'ouvrage est un ensemble de chroniques. Mais le journaliste, auteur et producteur, est connu aussi par ses livres sur le poète Moufdi Zakaria. Prolifique, il a publié également « La littérature et la révolution », « La brûlure de l'écriture », « Plaidoiries et poursuites », « Affaires littéraires et culturelles », « Feuilles d'un journaliste professionnel »... Le défunt a publié plusieurs ouvrages, dont notamment celui consacré à la poésie de Moufdi Zakaria. Durant toute sa vie, il avait été très actif sur la scène culturelle nationale et locale, prenant part à de nombreuses rencontres littéraires, colloques et séminaires. Il fut souvent sollicité pour animer des conférences littéraires et poétiques dans diverses occasions. Depuis quelques mois, il collaborait aux pages culturelles de notre confrère Algérie news. Belkacem Benadallah a contribué, grâce à ses émissions radiophoniques, à la découverte de jeunes talents en matière de poésie et de littérature.