Le président sénégalais Macky Sall a insisté dimanche à Dakar sur la nécessité de compenser le reflux de l'aide publique au développement et recourir aux ressources domestiques pour financer les projets d'infrastructures. "Il nous faut accélérer l'intégration par l'économie et les infrastructures d'interconnexion. Nous comptons d'abord sur nos propres efforts (pour mobiliser) des ressources domestiques à cause du reflux de l'aide publique au développement et de la volatilité des marchés de capitaux", a-t-il plaidé lors du sommet des chefs d'Etat sur le financement des projets d'infrastructures du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad). M. Sall, président du comité d'orientation des chefs d'Etat du Nepad, s'exprimait en présence de ses homologues du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, du Nigeria, Goodluck Jonathan, du Bénin, Boni Yayi, et de la présidente de la Commission de l'Union africaine (UA), Mme Nkosazana Dlamini-Zuma. D'autres responsables, africains, d'institutions financières internationales, du secteur privé africain et international participaient à cette réunion, d'une journée, précédée d'une rencontre d'experts samedi. "L'Afrique a certes des besoins urgents et énormes mais, par ces ressources (...), elle se veut, non comme un réceptacle de l'aide, mais comme un pôle d'opportunités, d'investissements et de partenariat", a ajouté M. Sall, appelant à explorer différentes sources de financement. Les participants dont des experts de plusieurs pays et organisations ont depuis samedi entamé des discussions sur le financement de 16 projets "prioritaires" du Nepad, parmi les 151 du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA), un plan qui vise la période 2010-2040. Ces projets, dans les domaines de l'électricité, des ports et routes, chemins de fer et hydrocarbures, concernent par exemple l'extension du port de Dar Es-Salam, un gazoduc Nigeria-Algérie, la modernisation du chemin de fer Dakar-Bamako, la construction d'un corridor littoral Abidjan-Lagos, d'un corridor pour l'Afrique du nord, le pont routier et ferroviaire Brazzaville-Kinshasa. Pour le Président du Bénin, Boni Yayi, "l'amélioration continue de l'environnement des affaires est une condition (indispensable) de l'attrait des investissements et des financements" dans le continent. Pour combler le déficit de l'Afrique en infrastructures, les experts estiment les dépenses à "près de 93 milliards de dollars par an et pendant plus d'une décennie", soit le double des sommes dépensées actuellement.