Deux nouveaux documents ont donné jeudi une forte impulsion au dialogue inter-malien à même de permettre l'émergence d'une solution globale et négociée du problème des régions nord du Mali, au terme de la phase initiale des pourparlers, entamés il y a dix jours à Alger, Après d'âpres négociations entre les différents mouvements politico-militaires du nord et le gouvernement du Mali, "une feuille de route pour les négociations dans le cadre du processus d'Alger" et un document relatif à "la cessation des hostilités" ont été adoptés. La feuille de route a été signée, du côté malien, par le gouvernement du Mali, le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination des Mouvements et forces patriotiques de résistance (CMFPR) et la Coalition du peuple de l'Azawad. Y ont apposé leur signature, l'Algérie, en tant que chef de fil de la médiation, la CEDEAO, la MINUSMA, l'UA, l'OCI, l'UE, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. Quant à la "Déclaration de cessation des hostilités", elle a été signée par les parties maliennes, en l'occurrence le Gouvernement du Mali, la Coordination du haut conseil pour l'unité de l'Azawed (HCUA), du Mouvement nationale de libération de l'Azawad (MNLA) Et du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA). Cette déclaration a été signée, à l'instar du premier document par toutes les parties de la médiation, constituant ainsi un cadre de négociations pour favoriser un climat de "confiance nécessaire à un règlement définitif du conflit dans les régions nord du Mali". L'officialisation de ces deux nouveaux documents consolidera "la plate-forme préliminaire d'entente visant à trouver une solution définitive à la crise malienne" et la "Déclaration d'Alger", qui avait engagé les parties maliennes d'œuvrer au renforcement de la dynamique d'apaisement en cours et de s'engager dans le dialogue inter-malien inclusif dans le cadre du respect de la préservation de l'intégrité territoriale du Mali. Six mouvements actifs dans le nord du Mali sont directement impliqués dans le dialogue devenu une réalité, à la faveur des efforts de l'Algérie jalonnés, au début, par des consultations exploratoires ayant créé, "les conditions de plus en plus mûres pour des avancées significatives pour la paix au Mali". Les parties maliennes qui sont inscrites dans le processus d'un règlement définitif du conflit dans le nord mettront à profit l'engagement, à leur côté, des partenaires bilatéraux et multilatéraux qui se sont dits "mobilisés en vue de contribuer à la réussite du dialogue". Après la fin de l'étape initiale de ces pourparlers (16 - 24 juillet 2014)", "l'étape de négociation des questions de fond" débutera le 17 août à Alger et durera jusqu'au 11 septembre 2014. Elle reprendra au début du mois d'octobre et devra déboucher sur un plan de règlement qui servira de base à l'élaboration d'un accord de paix, tel que stipulé dans la feuille de route. Concernant l'étape de la finalisation de l'accord, elle consistera principalement à mettre en forme le plan de règlement et élaborer, dans les formes juridiques convenues, "un accord de paix globale et définitif". En prévision de ces échéances, le gouvernement malien est prêt à explorer toutes les" solutions possibles" avec les mouvements du Nord pour arriver à une paix définitive, a rassuré le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop. Pour leur part, les représentants des mouvements politico-militaires ont affirmé leur volonté à contribuer dans l'instauration d'"un climat de confiance nécessaire au dialogue", reconnaissant, à la même occasion, que grâce à la signature des documents en question, l'Algérie a confirmé "sa place régionale et internationale pour la paix au sein des pays voisins». Dans le même contexte, le chef de la MINUSMA, Bert Koenders, a estimé que la feuille de route, conclue grâce à la médiation algérienne, "fera avancer les choses". Les parties maliennes, a-t-il dit, "cesseront (après la signature de la feuille de route) de tourner en rond", ce qui leur permettra d'entamer, sous les auspices de la médiation, "les négociations de fond pour parvenir à une paix durable et définitive au Mali".