Alger a passé avec réussite la première étape du dialogue inclusif inter-malien qui s'est achevée jeudi soir dernier avec la signature de deux nouveaux documents clés qui ouvrent des perspectives optimistes pour le règlement de la crise politique et armée dans le Nord-Mali. Après une semaine de tractations, marquées par une profonde mésentente à l'ouverture officielle de pourparlers de paix, le 16 juillet dernier, à l'hôtel El Aurassi, sur la démarche à suivre pour ce dialogue, les autorités de Bamako et les délégations des six groupes politico-armés maliens ont signé un accord «pour la cessation des hostilités» et «une feuille de route pour les négociations dans le cadre du processus d'Alger». La feuille de route a été signée, du côté malien, par le gouvernement du Mali, le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination des mouvements et forces patriotiques de résistance (Cmfpr) et la Coalition du peuple de l'Azawad. Y ont apposé leur signature, l'Algérie, en tant que chef de file de la médiation, la Cedeao, la Minusma, l'UA, l'OCI, l'UE, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, a rapporté l'APS. Quant à la «Déclaration de cessation des hostilités», elle a été signée par les parties maliennes, en l'occurrence le Gouvernement du Mali, la Coordination du haut conseil pour l'unité de l'Azawed (Hcua), du Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla) et du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), a ajouté l'agence officielle. Cette phase des pourparlers avait été précédée par une première rencontre qui avait réuni, séparément, Alger avec deux délégations distinctes des groupes armés maliens le 9 et 14 juin. La signature jeudi soir à Alger d'une feuille de route pour ramener la paix au Mali constitue une victoire de taille pour la diplomatie algérienne, sur laquelle pesaient depuis le début tous les espoirs, aussi bien de la part des autorités maliennes que de la part des groupes armés. L'ONU et les membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) ont salué la contribution algérienne à la reprise du dialogue inter-malien, marqué par plusieurs violations des accords de cessez-le-feu et des accusations mutuelles sur le manque de volonté de prendre en charge les revendications politiques et socio-économiques des habitants du Nord-Mali. Après cette première phase réussie des négociations, Alger a affirmé qu'une rencontre est déjà programmée pour le 17 août prochain et s'étalera jusqu'au 11 septembre. «La première phase des négociations qui a duré du 17 au 24 juillet sera suivie d'une étape de négociations des questions de fond. Elle débutera le 17 août à Alger et durera jusqu'au 11 septembre 2014», a déclaré M. Lamamra dans son discours de clôture de la première phase des discussions inter-maliennes jeudi-soir. «Une étape de sensibilisation, de promotion par les parties des composantes essentielles de l'accord» aura lieu à travers des «rencontres et des forums avec la population de la région concernée, des organisations politiques et civiles, des leaders communautaires ainsi que d'acteurs nationaux pour renforcer le caractère inclusif des négociations», a-t-il ajouté. Par ailleurs, M. Lamamra a rappelé que la feuille de route indique clairement qu'«il s'agit de parvenir à une solution globale négociée des problèmes des régions du nord du Mali», et que «le cadre de ces négociations agréées par les deux parties doit favoriser un climat de confiance nécessaire à un règlement définitif du conflit». Les acteurs internationaux, associés à ces négociations ont salué le rôle de l'Algérie, pour ses efforts dans le règlement de la crise malienne. «L'Algérie a réalisé un franc succès, avec la médiation internationale, entre le gouvernement malien et les mouvements du nord du Mali, en vue de réaliser la paix dans ce pays», a déclaré à l'APS, le chef de la mission de l'Organisation des Nations unies au Mali (Minusma), Bert Koenders. L. M./APS.