Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, a annoncé lundi à Alger la création prochaine d'une instance de fetwa pour édicter des fetwas permettant à la jeunesse de bénéficier de crédits dans le cadre de la charia. Lors d'une rencontre organisée par l'instance légale unifiée d'Al Baraka Bank, le ministre a souligné qu'un conseil de fetwa est en préparation et sera habilité à édicter des fetwas et il a invité les experts activant dans des banques à l'étranger d'associer leurs efforts dans cette instance en espérant que ces orientations puissent avoir un effet dans le règlement des problèmes de la société conformément à la charia. Il a ajouté que les Algériens cherchent des solutions conformes à la charia afin d'intégrer la jeunesse dans le processus de production, du travail et dans la société entière. Selon le ministre, l'instance légale unifiée d'Al Baraka Bank a des références dans le domaine de la finance islamique et conseille les banques publiques algériennes pour se rapprocher davantage de la jeunesse afin de bénéficier de crédits sans porter atteinte à leur foi religieuse. M. Aïssa souhaite également que ces conseils du fiqh ne soient pas exploités pour justifier l'économie parallèle et il a souligné que les ulémas sont habilités à donner des instructions afin que l'activité bancaire ne vise pas le gain mais l'obéissance au Créateur. Le ministre a indiqué qu'il y a lieu de faire la distinction entre les impôts et les taxes ainsi que la participation dans la prise en charge sociale notamment des veuves, des orphelins et des divorcées. De son côté, Mohamed El Mamoun El Kacimi El Hassan, président de l'instance légale d'Al Baraka Bank en Algérie, a souligné que l'islam n'est pas une entrave au développement et que ses préceptes sont applicables dans le pays et que grâce à l'exégèse il est possible de résoudre les problèmes actuels. Quant à M. Ahmed Mahieddine, membre de l'instance du groupe Al Baraka et son directeur de recherche en Arabie saoudite, il a souligné que la banque a des filiales dans 18 pays et gère un portefeuille de 8 milliard de dollars. Enfin, le directeur général d'Al Baraka Bank en Algérie, Mohamed Seddik Hafidh, a souligné que l'institution veille au respect des lois algériennes mais que s'il y a une contradiction entre le gain et la charia, il préfère appliquer les principes de cette dernière. Des chercheurs dans le domaine de la finance islamique ont aussi exposé leurs expériences dans ce domaine en mettant l'accent sur la moralisation de la société et l'application des préceptes religieux en référence aux pratiques anciennes relatées par des penseurs arabes.