Se présentant comme une carte postale naturelle, la corniche jijelienne est une vraie merveille tout autant que ses célèbres Grottes, situées dans la commune de Ziama Mansouriah, à l'ouest de la wilaya, où une halte s'impose. Pratiquement chaque mètre linéaire parcouru invite à l'extase et à la découverte des multiples féeries et curiosités de Dame nature. A Jijel, il n'y a pas que la mer qui attire ses amoureux ou habitués, mais une panoplie de sites constitue, elle aussi, une attraction, tel un passage incontournable. Enchantement, extase et émerveillement peuvent être des attributs spécifiques à cette contrée édénique qui décline une invitation au voyage. Ses plages au sable fin et doré, ses nombreuses criques ou anses, ses rivages au détour de virages, ses montagnes verdoyantes faisant face au bleu de la mer bercé par le ressac des vagues, en font de cette contrée un éden qui invite à la méditation. Région touristique connue par la beauté de ses plages, le littoral de Jijel s'étire sur 120 km de côtes et compte une cinquantaine de plages dont vingt-trois (23) sont surveillées et autorisées à la baignade. Les plus connues et fréquentées par les estivants sont celles de Kotama, la Crique, Grand Phare, Bordj Blida (Andreux), Rocher noir, Rocher aux moules, El Aouana (Cavallo), Ziama Mansouriah et Beni Belaid. Les visiteurs qui mettent pied à terre à Jijel ne manquent pas, durant leur séjour, de se rendre dans les sites naturels et touristiques qui font la réputation de cette région. A tout seigneur, tout honneur : les mythiques Grottes merveilleuses de Ziama Mansouriah, suscitent encore et toujours la curiosité de milliers de visiteurs. Ces grottes, mise au jour lors de l'ouverture de la RN 43, en direction de Bejaia, en 1917, sont d'une beauté exceptionnelle et d'une rare splendeur. Situées à 35 km à l'ouest de Jijel sur les falaises rocheuses, ces grottes présentent une multitude de stalactites et stalagmites aux formes de sculpture étranges. Ces concrétions de calcaire, montantes et descendantes, ont la particularité d'être des instruments de à musique à les pianoter à la main ou avec un objet! Les grottes de "Ghar El Baz", où un viaduc est en construction actuellement pour désengorger le trafic automobile sur cet axe, sont aussi un musée préhistorique. Leur nom serait en rapport avec la forme naturellement façonnée de la roche intérieure dont la ressemblance rappelle étrangement celle d'El Baz (aigle en arabe). Tout visiteur qui emprunte la RN 43 (Bejaia-Jijel) est aussi séduit de facto par le Grand phare (Ras-El-Afia) qui veille sur une plage populaire à grande fréquentation. L'édifice, de blanc vêtu, se maintient, depuis la nuit des temps, dans une attitude hiératique pour alerter les navires de passage dans la région, ou signaler aussi aux avions en survol de nuit qu'ils sont au-dessus de Jijel. Cet immeuble, bâti par un tailleur de pierre, Charles Salva, en 1865, fait partie du patrimoine de l'antique Igilgili, tout comme un autre élément marquant du patrimoine local, en l'occurrence la statue en bronze du "pêcheur raccommodant son filet" par le sculpteur colonial Guglielmi, fondue par Thiébaut frères en 1888. Ce "cojador", terme par lequel la population locale désigne le ravaudeur de filets de pêche, symbolise en fait la vocation de la ville, originellement une cité de pêcheurs et de à liégeurs. En matière de sites et potentialités touristiques, Jijel s'enorgueillit d'avoir sur son sol des féeries qui font sa fierté. Son littoral, son arrière-pays touristique, ses eaux vives cohabitant avec de vastes forêts aux essences diverses et variées, des lacs naturels, le parc de Taza, le parc animalier de Kissir, ses îlots, ou encore ses sources à l'image de celles de Ain Lemchaki qui n'ont pas encore révélé leurs secrets, le tout confiné dans une parfaite alliance entre la mer, la terre -- une union sacrée de la nature et de l'histoire -- un parfait CV (curriculum vitae) lui ouvrant la voie à la promotion et au développement du tourisme durable. Pays de prédilection du singe Magot ou encore de la Sitelle kabyle, Jijel a son parc de Taza qui couvre une superficie de 3.807 hectares, avec une ouverture directe sur la mer Méditerranée dans le golf, à l'ouest de la wilaya. Ce parc, inclus dans le réseau mondial des réserves de la biosphère de l'Unesco, renferme des écosystèmes marins et terrestres au niveau desquels on dénombre plusieurs espèces végétales protégées par la loi. Les saisons estivales et touristiques drainent chaque année des millions de visiteurs. L'actuelle saison estivale a compté pas moins de sept (7) millions, selon un décompte provisoire arrêté à la mi-août par les services de la Protection civile. Celle de 2009 a attiré plus de 5 millions de touristes dépassant ainsi la wilaya voisine et limitrophe de Bejaia. A Jijel où le tourisme est encore à ses "balbutiements", au stade de tourisme de masse, populaire, pour ainsi dire, les capacités d'hébergement sont encore dérisoires. La vingtaine d'hôtels, non classés jusque-là, offrent des capacités limitées eu égard au flux de visiteurs et touristes en séjour dans la région. Le recours aux particuliers qui louent des logements, étages de villas ou tout simplement des villas équipées du nécessaire pour une villégiature s'est avéré salutaire, en dépit des prix constamment en hausse, à chaque saison estivale. Un apprentissage pour la mise sur rail d'un tourisme de standing ou d'affaire, pour peu que les mentalités y adhèrent. Ce panorama -version années 2000 à ce jour- est un signe de bon augure pour Jijel qui a permis de recouvrer ses lettres de noblesse, dans un cadre de paix, de sécurité et de sérénité, soutiennent mordicus des estivants rencontrés par l'APS à Jijel. Mieux encore, le tourisme de montagne est, lui aussi, en pleine expansion. Toutes les localités situées sur les hauteurs et dans les zones montagneuses, naguère désertées, ont retrouvé la joie de vivre. Et cela toujours, grâce au retour du calme et de la sécurité dans ces régions où, il y a quelques années, il était pratiquement impossible de s'y aventurer. Aujourd'hui, le mythe de Jijel fait tout simplement rêver par son décor et ses multiples facettes pittoresques anti-stressantes. Par Abdelhamid Zouad