L'application du Plan cancer, vers la fin du mois de septembre en cours, permettra de réduire les délais de rendez-vous en radiothérapie et l'amélioration des conditions de soins et de traitements des malades. Le plan national de lutte contre le cancer (2014-2019) a été annoncé par le président de la République en décembre 2012 et vise à remédier aux carences et aux dysfonctionnements enregistrés, en matière de prise en charge des malades atteints de cancer. Pour ce faire, le ministre de la Santé, de la Population et de la Reforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf a instruit, lundi, lors d'une réunion sur le cancer, les directeurs de santé publique (DSP), pour l'exécution du Plan Cancer, au plus tard en fin septembre, insistant sur la mobilisation de tous les moyens humains et matériels. Le cancer est une maladie caractérisée par une prolifération cellulaire anormalement importante au sein d'un tissu de l'organisme. Les tumeurs ont tendance à s'accroître, à détruire les tissus voisins et à donner d'autres tumeurs à distance du lieu d'origine (métastases). Le plan national de lutte contre le cancer comprend une série de propositions et de recommandations qui englobent tous les aspects de lutte contre la maladie. Parmi les recommandations du Plan cancer figure : la mise en place des programmes de prévention contre les facteurs de risque, la facilitation du parcours du malade, le raccourcissement des délais de diagnostic, la redynamisation du traitement et l'augmentation du financement. Un comité d'expert, composé de personnel de la santé pluridisciplinaire, a aussi été installé pour la supervision des travaux d'avancement des actions de lutte contre le cancer. Le chargé du suivi et de l'évaluation de ce plan, le Pr Messaoud Zitouni, a rappelé, lors de cette réunion, que le nombre de cas enregistrés, annuellement, est en nette augmentation, imputant cet état de fait à la croissance démographique, à la pollution et à la "mauvaise" hygiène de vie des citoyens. Il a néanmoins noté que l'Algérie dispose de tous les atouts nécessaires, humains et financiers, pour remédier efficacement aux dysfonctionnements et aux lacunes rencontrés dans la prise en charge des malades atteints de cancer. Le Pr Zitouni a déploré cependant un manque d'organisation auquel il faudrait palier, en vue d'une bonne application du Plan national de lutte contre le cancer. S'exprimant sur la formation des médecins, le responsable du projet a expliqué qu'elle doit être revue et perfectionnée, insistant, notamment, sur la formation continue qui doit être obligatoire pour tous les praticiens. Au sujet de l'équipement des centres anti-cancer, le Pr Zitouni a aussi évoqué la formation des physiciens et des manipulateurs d'accélérateurs qui doivent bénéficier de formations pointilleuses. De son côté, le chef de service oncologie au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC), Kamel Bouzid, s'est exprimé sur la problématique de la radiothérapie en Algérie, soulignant qu'il est "inutile, voire même dangereux de donner aux patients des rendez-vous de radiothérapie sur des délais de dix-huit mois, après le diagnostic de la maladie". Il a ainsi noté l'importance de trouver une solution rapide à la question pour redonner espoir aux malades souffrants de la pathologie. Environ 45.000 nouveaux cas de cancer sont enregistrés annuellement en Algérie, avec la prédominance du cancer du sein chez la femme et de celui du poumon chez l'homme.