Le dialogue intermalien inclusif qui a repris mardi à Alger à la faveur du 3e round (Alger III) des pourparlers entre le gouvernement malien et les représentants des groupes politico-militaires de la région du nord du Mali a mis en avant l'urgence d'aller à un accord global et rapide pour un retour à la paix et à la stabilité dans le pays et dans la région. Ainsi le ministre malien des Affaires étrangères, de l'Intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a réitéré l'engagement de son pays en faveur de la paix et de la stabilité sur tout le territoire de la République du Mali, à travers le dialogue inclusif. Il a appelé également les différentes parties maliennes à apporter "la réponse à une situation d'urgence" marquée par des attaques "terroristes et barbares" dans le nord du pays contre les forces de maintien de la paix et les populations. Souhaitant que l'"étape décisive et les avancées" enregistrées depuis la signature de la feuille de route, entre toutes les parties maliennes et l'équipe de la médiation, ouvriront la voie à une signature "le plus vite possible" d'un accord de paix, le chef de la diplomatie malienne a indiqué qu'il était "urgent de répondre à une situation en se donnant la main et travailler ensemble". "Il est vrai que nous sommes dans un processus (du dialogue) dans lequel nous devons marcher. Aujourd'hui la recrudescence des attaques contres les forces internationales, les attaques terroristes et les actes barbares contres les populations civiles doivent cesser", a martelé, dans le même contexte, le responsable malien. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra a, pour sa part, dit souhaiter une exploitation "sage du temps qui nous est offert, à la faveur, de la reprise du dialogue dans son troisième round, pour arriver à l'étape escomptée (dans le règlement de la crise malienne) à travers notre volonté de travailler ensemble, comme l'atteste, aujourd'hui, la présence intensive (à Alger) de toutes les parties". Il a indiqué par ailleurs qu'un avant-projet de document relatif à un accord de paix pour le règlement de la crise malienne avait été élaboré par l'équipe de la médiation, relevant, par ailleurs, la détérioration de la situation sur le terrain à travers la manifestation du "terrorisme international". Des représentants d'organisations internationales ont affirmé, de leur côté que, le 3e round des négociations du dialogue intermalien inclusif devrait permettre d'avancer "résolument" avec "réalisme" et "pragmatisme" vers la recherche de la paix et la stabilité au Mali. "Cette troisième phase du dialogue intermalien inclusif devrait permettre d'avancer résolument avec réalisme et pragmatisme vers la recherche de la paix et la stabilité au Mali pour le bien de ce pays et des pays de la région", a notamment déclaré le représentant de l'Union européenne (UE) pour le Sahel, Michel Reveyrand . Pour sa part, le représentant spécial adjoint du secrétaire général de l'ONU, chef de la MINUSMA, Arnauld Akodjnou a indiqué que "seule la conjugaison des efforts des parties en conflit pourrait aboutir à un accord de paix global, durable, définitif et concret permettant le retour à la stabilité au Mali et dans la région". "Vous aurez tout à gagner en vous engageant dans un compromis et à faire des concessions impensables, car ce qui importe c'est l'intérêt et la stabilité du Mali", a indiqué M. Akodjnou, à l'adresse des différentes parties maliennes, saluant au passage le rôle de l'Algérie et de son président, Abdelaziz Bouteflika dans ses efforts soutenus dans la résolution de la crise malienne. De son coté, la ministre déléguée chargée des Affaires maghrébines et africaines de la Mauritanie, Hindou Bint Ainina a indiqué, que la réconciliation des frères maliens était une préoccupation "majeure" et "constante" de la Mauritanie, saluant la convergence des différentes parties maliennes vers la solution de la paix, élément crucial du retour à la stabilité et au développement. Le dialogue intermalien inclusif a repris mardi à Alger à la faveur de l'ouverture des travaux du 3e round des pourparlers entre le gouvernement malien et les représentants des groupes politico-militaires de la région du nord du Mali ayant adhéré au processus de négociations sous la conduite de l'Algérie, chef de file de la médiation. Assistent également à ce round du dialogue, étape de négociation des questions de fond, la CEDEAO, l'ONU, l'UA, l'OCI, l'UE, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger, le Tchad et le Nigeria, en tant que parties de la médiation. Une "feuille de route" et une "déclaration de cessation des hostilités" avaient été signées en juillet dernier au terme de la phase initiale des pourparlers, en vue de préparer les conditions nécessaires pour l'émergence d'une solution globale et négociée du problème des régions nord du Mali. Les deux documents constituent une assise solide à "la plate-forme préliminaire d'entente visant à trouver une solution définitive à la crise malienne" et la "Déclaration d'Alger", qui avait engagé les parties maliennes d'œuvrer au renforcement de la dynamique d'apaisement en cours et de s'engager dans le dialogue intermalien inclusif dans le cadre du respect de la préservation de l'intégrité territoriale du Mali.