La ministre de la Culture Nadia Labidi a affirmé jeudi à Alger que son département tentait de "rattraper le retard" accumulé dans les travaux de restauration de la Kalâa de Beni Hammad à M'sila à travers un "plan de restauration et de réhabilitation" du site en dépit des "obstacles" rencontrés. A une question du membre du Rassemblement national démocratique (RND) Djamal Kikane, lors d'une séance plénière du Conseil de la Nation, consacrée aux questions orales, la ministre a estimé que son département "s'engage à suivre la question et à résoudre les problèmes qui affectent le bon déroulement du projet". Il s'agit, a-t-elle précisé, de la "poursuite de la construction d'habitations sur le site par des personnes disposant de permis en infraction de la loi (...), et le fait que certaines parties du site sont soumises à des dispositions sécuritaires liées à des structures militaires". Mme Labidi a rappelé que le projet relatif à la restauration de la Kalâa de Beni Hammad "est un projet décentralisé" inscrit dans le cadre du programme des Hauts plateaux au profit de la wilaya de M'sila au titre de "travaux de réalisation et études du plan du site archéologique de la Kalâa de Beni Hammad". Elle a jouté à ce propos que le projet "a été inscrit en 2006 avant que les autorités locales n'ouvrent des appels d'offres infructueux sur le projet en 2008 et 2009. Ce n'est qu'"en 2011 qu'un bureau d'études est choisi pour prendre en charge le projet, mais malheureusement l'affaire est abandonnée pour reprendre vers la fin 2012", a-t-elle expliqué. La ministre a fait savoir que son département "a procédé à la détermination de la nature des travaux urgents du projet à travers un plan de trois phases. La première phase, qui a été achevée, a suscité des réserves techniques des services du ministère de la Culture mais a permis d'en finir avec la deuxième phase avant de se lancer dans la troisième et dernière phase du plan", a indiqué Mme Laabidi. A une question sur le relance du festival de la Kalâa de Beni Hammad, suspendu depuis les années 90 en raison de la situation sécuritaire, la ministre a donné son accord concernant cette question à condition, a-t-elle dit, que cela "ne s'oppose pas aux dispositions de la loi sur la protection du patrimoine culturel et des conditions de l'UNESCO relatives à l'organisation de festivités sur des sites classés mondialement". La Kalâa de Beni Hammad est inscrite sur la liste du patrimoine national depuis 1968 et celle du patrimoine mondial depuis 1980. Elle est l'un des symboles de la dynastie des hammadites érigée en l'an 1007 au nord-est de la wilaya de M'sila (commune des Maâdid actuellement). La Kalâa souffre aujourd'hui de l'abandon et de la détérioration en raison de facteurs climatiques.