Le ministère de la Culture tente de «rattraper le retard accumulé dans les travaux de restauration de la Kalâa de Beni Hammad, à M'sila, à travers un plan de restauration et de réhabilitation du site en dépit des obstacles rencontrés», a affirmé Mme Labidi, citée par l'APS, en réponse à une question d'un membre du groupe parlementaire du Rassemblement national démocratique (RND). La ministre a ajouté que son département «s'engage à suivre la question et à résoudre les problèmes qui affectent le bon déroulement du projet». Elle précisera à ce propos qu'il s'agit de la «poursuite de la construction d'habitations sur le site par des personnes disposant de permis en infraction à la loi (...), et du fait que certaines parties du site sont soumises à des dispositions sécuritaires liées à des structures militaires». La ministre de la Culture a rappelé que le projet relatif à la restauration de la Kalâa de Beni Hammad «est un projet décentralisé inscrit dans le cadre du programme des Hauts-Plateaux au profit de la wilaya de M'sila au titre de travaux de réalisation et études du plan du site archéologique de la Kalâa de Beni Hammad». Elle a expliqué également que le projet «a été inscrit en 2006 avant que les autorités locales n'ouvrent des appels d'offres infructueux sur le projet en 2008 et 2009. Ce n'est qu'en 2011 qu'un bureau d'études est choisi pour prendre en charge le projet, mais malheureusement l'affaire est abandonnée pour reprendre vers la fin 2012». La ministre a fait savoir que son département a procédé à la détermination de la nature des travaux urgents du projet à travers un plan en trois phases. La première phase, qui a été achevée, a suscité des réserves techniques des services du ministère de la Culture, mais a permis d'en finir avec la deuxième phase avant de se lancer dans la troisième et dernière phase du plan. À une question sur le relance du Festival de la Kalâa de Beni Hammad, suspendu depuis les années 90 en raison de la situation sécuritaire, la ministre a donné son accord concernant cette question à condition, a-t-elle dit, que cela «ne s'oppose pas aux dispositions de la loi sur la protection du patrimoine culturel et des conditions de l'Unesco relatives à l'organisation de festivités sur des sites classés mondialement». Par ailleurs, la ministre de la Culture a rappelé la nécessité d'une coopération multisectorielle et de l'implication de la société civile pour la sauvegarde et la mise en valeur de la Casbah d'Alger lors d'une visite d'inspection qu'elle a effectuée en compagnie du ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, et du wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, de quelques sites du secteur sauvegardé de la Casbah d'Alger. Nadia Labidi a également insisté sur «la nécessité d'ouvrir ce genre de chantiers aux universitaires, étudiants et artisans stagiaires pour renforcer la formation dans le domaine de la restauration». La délégation a également visité le chantier, récemment ouvert, de restauration de la mosquée Ketchaoua, fermée depuis 2006, pris en charge par une entreprise turque qui fixe les délais de livraison du projet à 24 mois au plus tard. Prise en charge à titre gracieux par l'Agence internationale turque de coopération (Tica), la restauration de cette mosquée a été décidée suite à l'accord signé en 2013 entre le Premier ministre Abdelmalek Sellal et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan. De même, les fouilles archéologiques préventives de la Place des Martyrs ont également été inspectées par la ministre de la Culture, qui a donné instruction au Centre national de recherche archéologique (Cnra) d'entamer des fouilles dans les limites ouest du périmètre où sont encore enfouis les vestiges d'un théâtre romain. Lors de la visite de la délégation à la Casbah, Abdelwahab Zekagh, directeur de l'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels (Ogebc) a annoncé qu'une partie de la citadelle d'Alger, haut lieux politique et militaire datant du 16e siècle actuellement en restauration, sera bientôt livrée. Il a ainsi dévoilé les parties des chantiers en cours de finition, dont le quartier des Janissaires, restauré à plus de 70%. D'autre parties de cette fortification transformée en résidence du Dey, sont en cours de restauration ou encore au stade de l'étude comme la Mosquée du Dey ou le Palais des Beys. La citadelle devrait accueillir, selon Abdelwahab Zekagh, un grand espace muséal, un espace multimédia et éventuellement une résidence d'hôtes. S. B./APS