Dans l'attente d'un accord définitif sur lequel devront déboucher les pourparlers de paix d'Alger, la MINUSMA appelle toutes les parties à "la retenue" pour réussir cette initiative et rétablir "la stabilité dans le nord du Mali", secoué en début de semaine par le meurtre de deux soldats maliens. Dans l'attente des rapports établissant les faits, la MINUSMA (Mission de maintien de la paix de l'ONU au Mali) appelle "toutes les parties à faire preuve de retenue et de responsabilité pour assurer les conditions nécessaires aux succès des pourparlers de paix d'Alger et la stabilité dans le nord du pays". La réaction de la MINUSMA fait suite à l'attaque dimanche dernier qui a fait deux morts parmi les forces maliennes à Almoustrate, dans la région de Gao (nord). Dans un communiqué publié mardi soir, la MINUSMA indique qu'elle "a pris une série de mesures visant à établir les faits et à apaiser la tensions", suite aux derniers affrontements. La mission onusienne a fait part de déploiement des forces de la MINUSMA dès lundi sur la localité de Boulkessi et du déplacement du commandant du secteur de Tombouctou sur place "pour appeler à la retenue". L'Equipe Mixte d'Observation et de Vérification (EMOV) de Gao devait se rendre mercredi dans la région afin de vérifier les faits sur le terrain et de faire rapport à la Commission Technique Mixte de Sécurité (CTMS), ajoute la même source. La CTMS, dans sa composition élargie décidée à Alger en vertu de la déclaration signée dans la capitale algérienne le 16 septembre 2014 par le Gouvernement du Mali et tous les mouvements armés, se réunira à Gao dans les prochains jours sous la présidence du Commandant de la Force de la MINUSMA. Cette commission est composée de représentants du gouvernement malien, du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), du Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA), du Mouvement arabe de l'Azawad ou MAA (Coordination et Plateforme), de la Coalition du peuple pour l'Azawad (CPA), une dissidence du MNLA) et de la Coordination des mouvements et forces patriotiques de résistance (CMFPR ou groupe d'auto-défense), ainsi que ceux de l'Algérie, de la Mauritanie, du Burkina Faso, du Tchad, du Niger et du Nigeria. La phase initiale du dialogue intermalien, qui avait eu lieu du 17 au 24 juillet à Alger, avait été couronnée par la signature de deux documents comportant "la feuille de route pour les négociations dans le cadre du processus d'Alger" et une "déclaration de cessation des hostilités" entre le gouvernement du Mali et six mouvements politico-militaires du nord de ce pays. La deuxième phase du dialogue inclusif intermalien s'était ouverte le 1er septembre à Alger avec la participation notamment des délégations du gouvernement malien et celles des six mouvements politico-militaires signataires de la feuille de route ainsi que des représentants de la société civile. Outre les représentants du gouvernement malien, les six mouvements signataires des deux documents sont le MAA, la CPA, la CM-FPR, le MNLA, le HCUA et le Mouvement arabe de l'Azawad (dissident). Le troisième phase a eu lieu le mois d'octobre dernier à Alger. Cette phase était rendue possible grace aux avancées enregistrées au terme des deux précédents rounds, et à la lumière de la teneur des documents signés par les parties impliquées dans ce processus. Il s'agit de la «Déclaration d'Alger». Document dans lequel les parties maliennes se sont engagées à oeuvrer à la consolidation des efforts, visant l'apaisement et à s'impliquer dans le dialogue inter-malien inclusif, dans le cadre du respect de la préservation de l'intégrité territoriale du Mali. Les parties maliennes ont réaffirmé l'importance de la médiation algérienne, qualifiant le rôle d'Alger de pertinent et incontournable. La veille de la reprise de ce 3e round du dialogue inter-malien, le Conseil de sécurité de l'Onu avait appelé les parties maliennes impliquées dans ce processus à "négocier de bonne" foi, en vue de parvenir à un accord de paix durable au Mali, saluant, à cette occasion, "le rôle de facilitateur joué par l'Algérie".