La Conférence nationale sur le développement économique et social a clôturé ses travaux jeudi soir par l'adoption de plusieurs recommandations visant à renouer avec une croissance forte à travers la relance de la machine de production et l'amélioration du climat des affaires. Durant trois jours, les participants à cette conférence ont mené un débat critique sur l'état des lieux de la sphère économique avant de proposer une ‘‘feuille de route'' en estimant que le taux de croissance de 7% escompté du prochain programme quinquennal ne pourrait être atteint sans un rythme plus soutenu des investissements dirigés, notamment, vers le secteur industriel. Experts, chefs d'entreprises, syndicalistes, représentants de la société civile et responsables de l'Administration ont tous été unanimes à souligner que l'attractivité de l'économie algérienne restait largement insuffisante pour ce qui est des investissements hors-hydrocarbures. Ils ont alors recommandé de mettre en place un plan d'action urgent pour améliorer le climat des affaires en Algérie, qui prendra les mesures nécessaires pour faciliter l'acte d'investir notamment en matière de foncier industriel, de facilitations bancaires, de procédures administratives, de lutte contre l'informel et de révision du cadre fiscal. Ils ont appelé, à ce titre, à mettre en place un environnement stable à même d'assurer la continuité des politiques publiques et la réduction de la fréquence et de l'imprévisibilité des changements législatifs et l'élimination des réglementations arbitraires. Identifier les filières industrielles et prioritaires Les participants ont également préconisé d'identifier les filières industrielles prioritaires à encourager, de soutenir les industries naissantes à l'instar des filières automobile, navale et des énergies renouvelables, et de soutenir, à travers des partenariats innovants, les secteurs en difficulté tels que le textiles et cuirs. A ce propos, le ministre de l'Industrie et des mines, Abdesselam Bouchouareb, a salué l'enthousiasme des participants à cette conférence, considérée comme un "acte d'ingénierie fondateur". Il a, d'ailleurs, exprimé son intérêt à leurs recommandations notamment celles relatives à l'appui à l'entreprise, l'encouragement des financements participatifs, le renforcement des capacités d'intervention des sociétés de capital investissement et le développement d'un marché boursier et obligataire. M. Bouchouareb a souligné également l'importance de l'option stratégique du gouvernement pour un nouveau paradigme de développement industriel. "Nous voulons opérer un renversement de perspective stratégique avec deux dimensions complémentaires et convergentes: l'entreprise est au cœur de notre démarche, d'une part, d'autre part le savoir en sera le moteur", a-t-il soutenu. Le gouvernement fera converger, a-t-il poursuivi, les logiques d'Etat avec celles des entreprises publiques et privées pour donner davantage de volume aux actions de l'Etat, encourager aussi le partenariat public-privé, national et étranger. "Nous voulons libérer l'initiative, redonner toute sa dignité à l'acte d'entreprendre, encourager l'innovation". La Conférence sur le développement économique et social a largement débattu, à travers des conférences, des tables rondes, et des ateliers plusieurs thématiques liées à la méthodologie de mise en œuvre de la promotion de l'investissement et la relance de l'industrie. Les évolutions dans le climat des affaires, et de l'environnement de l'entreprise ont fait aussi l'objet d'évaluation et d'analyse à travers une réflexion collective. M. Bouchouareb a promis que cette conférence ne serait pas une "énième rencontre" dont les conclusions seraient sans prolongement concret mais plutôt une occasion pour impliquer toute "l'intelligence disponible" pour prendre la mesure des enjeux et des challenges posés non seulement à l'économie mais aussi à l'industrie nationale.