A la veille de la clôture du 6e Festival culturel international de danse contemporaine (FCIDC), la Turquie, le Mexique, l'Algérie et le Liban ont gratifié vendredi soir le public nombreux du Théâtre national Mahieddine Bachtarzi (TNA) de prestations aux formes différentes avec des contenus évoquant la complexité du rapport de l'individu à la vie. D'abord, la troupe turque "Modern Dance" du Conservatoire de la municipalité métropolitaine d'Adana (30 km de la côte méditerranéenne), a choisi de présenter "Freedom is Life" (La liberté, c'est la vie), une chorégraphie d'une quinzaine de minutes, écrite par Lilia Petrova. Dans de belles figures esthétiques, trois ballerines et quatre danseurs, ont tenté de rappeler dans le langage du corps, sur un fond musical aux parfums orientaux et une scène toute blanche de fumée, que la liberté était un préalable nécessaire à tout être pour s'épanouir et vivre pleinement son existence. Sur la mélancolie en solo d'un violoncelle, la Compagnie mexicaine de danse contemporaine "Delfos" a ensuite pris le relais, avec "Je pensais", une réflexion sur la durabilité de la vie d'un couple devant les travers de la société et les difficultés de la vie. Sur un bruitage reprenant un mouvement de foule dans la société et la voix radiophonique d'un animateur qui fait des annonces dans la langue espagnole, une ballerine et un danseur se réveillent en sursaut pour montrer dans la finesse et le raffinement, un quart d'heure durant, que l'amour est le seul remède pour préserver le couple contre les aléas de la vie. La Compagnie algérienne "Profil", très applaudie par le public de la salle Mustapha Kateb du TNA, est intervenue après, pour présenter "Fragments de Dhyates", une chorégraphie signée Faîza Mammeri et exprimée, sur des thèmes musicaux variés, par cinq ballerines et trois danseurs. Déroulée en vingt minutes, la prestation qui a quelque peu souffert de l'éclairage, a été marquée par la difficulté de l'exercice vu les exigences de déplacements au ralenti imposées par la mise en scène dans les trois premiers tableaux, ce qui a révélé quelques imperfections liées à l'équilibre et un léger manque dans l'accomplissent des mouvements. Le Liban pour clore la compétition du 6e FCIDC, représenté par la Compagnie "Lamia Safieddine" a été époustouflant de technique et maîtrise dans une chorégraphie intitulée "A corps et à cris" où il s'est agi d'exprimer des identités multiples dans le langage universel de la danse. Deux ballerines, dont Lamia Safieddine, conceptrice de la prestation, et autant de danseurs, chacun transportant sa culture dans les creux de sa valise, vont devoir exprimer leurs origines, dans la grâce et la beauté du mouvement, sur des thèmes de musique variés où chaque région du monde est représentée. Dans un mélange prolifique de styles contemporains arabo- afro-jazzy, l'auteure organise dans de belles atmosphères, un dialogue entre les cultures mettant à l'honneur la lutte contre l'adversité, servie par divers enregistrements de chanteurs célèbres, à l'instar d'Oum Kalthoum, Janis Joplin, Angélique Lonatos, Safy Boutella, Toufik Farroukh et d'autres. Le 6e FCIDC, mettant à l'honneur la Palestine, a accueilli 28 pays depuis le 15 novembre dernier. Il s'achève samedi avec une cérémonie de clôture qui sera marquée par la présentation d'un spectacle animé par les élèves des ateliers des résidences de danse, tenus en marge des spectacles en compétition.