Au début, la compagnie « Ver te dance » de la Tchéquie marque son passage. Un duo de jeunes chorégraphes allie à d'exceptionnelles qualités d'interprète, un talent d'écriture d'une étonnante modernité. Dans un costume décontracté et moderne, ces danseuses ont gratifié l'assistance de beaux tableaux de danses rythmées. Cette compagnie a été créée en 2004 et rassemble les meilleurs danseurs et chorégraphes du registre expressionniste tchèque. Juste après, la sulfureuse Lamia Safieddine a présenté un spectacle nommé « Lilith ». En marge de sa prestation, Lamia Safieddine explique sa démarche et ses choix artistiques. « Dans les mythologies monothéistes, Dieu, avant la création d'Eve, avait modelé Adam et Lilith à partir de la même terre, égaux en toutes choses. Lilith, en arabe Leïla, « La nuit », vivait sa féminité tout en assumant sa part masculine. Adam, récusant la femme en lui, se voit abandonné par Lilith. Déchue, maudite, elle devient dès lors symbole d'une féminité péjorative (mal, obscurité, terre...) Un spectacle chorégraphique audacieux qui exprime l'attirance pour le personnage et l'histoire de Lilith et qui interroge ce mythe révélant la femme autant dans sa violence que dans sa force, sa tendresse et sa féminité, la femme diverse dans son universalité ». La danse de Lamia Safieddine se veut le reflet de cette femme libre à qui, le pouvoir de donner la vie lui fait soulever des montagnes et lui donne la force de se relever de chaque chute, de chaque humiliation, de chaque oppression. Lamia Safieddine tente de faire de cette légende une mémoire collective qui se fait l'écho du pouvoir de Lilith. Lamia Safieddine, chorégraphe, danseuse, est sensible depuis toujours à la cause de l'émancipation de la femme arabe. Au-delà de l'aspect culturel, Lamia Safieddine conçoit la danse comme un engagement, une relation à la terre et aux origines de tout être. Jeune, elle se révolte contre la condition de la femme arabe, l'enfermement de l'individu dans des identités confessionnelles et tout spécialement contre la guerre civile qui, jusqu'en 1992, mutile et prend en otage son Liban. Le langage universel de la danse s'impose alors à elle comme un moyen privilégié d'exprimer sa révolte et canaliser sa combativité pour un monde plus juste, plus tolérant. Chorégraphe accomplie, elle a mis en scène de nombreux spectacles dans des salles prestigieuses, telles le Zénith de Paris, le Café de la Danse, l'Unesco, le New Morning, le Chabada, le théâtre Paul Eluard, Masrah Al Madina, théâtre Monnot... Elle a aussi partagé la scène avec des artistes de renom comme Bashung, Vanessa Redgrave, Marcel Khalifé, Abed Azrié, Safi Boutella. D'autres performances comme celles de la compagnie Dantzas Konpainia, établie à San Sebastian au nord de l'Espagne, rassemble des danseurs de différentes nationalités venus des quatre coins de l'Europe. La compagnie est dirigée par Adriana Pous, une chorégraphe qui écrit des pièces pour différentes scènes : théâtre et espaces urbains. La compagnie Dantzas Konpainia a parcouru l'Europe, les anciens artistes de la troupe font partie actuellement de grands ballets européens. L'Algérie, pour sa part, est admirablement représentée par l'école d'art « Profil », dans un spectacle intitulé « Chemin de femme ». Une sorte d'hommage au terroir, traditions, habits traditionnels, notamment le haïk. Pour rappel, l'école « Profil » est une école supérieure d'enseignement technique qui rassemble l'enseignement de la danse, de la musique, du théâtre dans l'Algérois, plus précisément à El Biar.