Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a appelé dimanche les Européens à "la lutte commune contre le terrorisme", affirmant que l'organisation autoproclamée "Etat islamique" (EI/Daech) est "seulement l'une des faces d'une même médaille" d'un terrorisme "qui a tant de visages". "Si ce n'est pas commun, cela ne fonctionnera pas", a déclaré le président égyptien dans une interview au Corriere della Sera, dimanche. Le président égyptien, qui entame lundi une tournée en Italie et en France, et rencontrera le pape François du Vatican, affirme qu'il "en parlera aussi avec le pape, en particulier en ce qui concerne la sécurité des minorités religieuses, chrétiens en tête". Evoquant le terrorisme qui croît notamment dans le Sinaï égyptien, le al Sissi a affirmé que l'organisation autoproclamée "Etat islamique" (EI/Daech) est "seulement une des faces d'une même médaille" d'un terrorisme "qui a tant de visages". Le nord de la péninsule désertique du Sinaï en Egypte est le théâtre d'attentats meurtriers quasi-quotidiens visant la police et l'armée, laquelle réplique depuis un an par une vaste offensive, assurant tuer et capturer chaque jour des dizaines de "terroristes". Mardi, au moins dix personnes, dont des femmes et des enfants, ont trouvé la mort dans une maison touchée par une roquette près de la ville frontalière égyptienne de Rafah, dans le Sinaï. Ailleurs dans le pays, une bombe a explosé samedi soir près d'une gare au sud du Caire, où trois autres bombes ont été découvertes sur la voie reliant la capitale égyptienne à Assouan. Dans son interview, M. Al-Sissi a par ailleurs abordé la situation en Libye où, a-t-il indiqué, "règne le chaos" et "sont en train de se créer des bases jihadistes extrêmement dangereuses". "La communauté internationale doit faire un choix très clair et collectif en faveur de l'armée nationale libyenne et de personne d'autre", a-t-il dit. "Aides, équipements, entraînement doivent lui parvenir à elle exclusivement", ajoute M. al-Sissi. S'agissant du conflit israélo-palestinien, il s'est déclaré prêt à "envoyer ultérieurement des forces dans un futur Etat palestinien pour l'aider à se stabiliser", et ce "en accord avec l'Autorité palestinienne". "Nous sommes prêts à envoyer des forces militaires à l'intérieur d'un Etat palestinien. Nous aiderions la police locale et rassurerions les Israéliens par notre rôle de garant. Pas pour toujours, bien sûr. Pour le temps nécessaire à rétablir la confiance. Mais d'abord doit exister un Etat palestinien où envoyer des troupes", a-t-il souligné. De cette proposition d'envoi de forces, "j'ai parlé longuement avec "avec Abou Mazen", le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a-t-il assuré. Par ailleurs, al-Sissi s'est félicité de "l'entente optimale" avec le président russe Vladimir Poutine, des "rapports de grande amitié" restaurés avec les Etats-Unis. Il annonce un voyage en Chine à la fin de l'année.