Le Forum de coopération arabo-russe intervient dans un contexte régional particulier caractérisé par des développements et des défis sans précédent pour la sécurité et la stabilité du Moyen-Orient et singulièrement du Monde arabe", a affirmé à Khartoum (Soudan), le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Intervenant mardi à l'ouverture des travaux du Forum, M. Messahel a souligné que la Russie, au regard de ses liens "historiques" avec les pays arabes et en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, avait joué un rôle "important" dans le règlement des nombreuses crises qu'a connues le Monde arabe et a "appuyé ses causes justes". Abordant la situation du Moyen-Orient, le ministre a indiqué que cette région "a toujours constitué une zone de tension et une source de menace pour la sécurité et la stabilité à travers le monde, du fait, a-t-il expliqué, de la politique des deux poids deux mesures dans le traitement des crises qui la secouent. "C'est ainsi que la poursuite par Israël, de sa politique de colonisation et de judaïsation d'El Qods, sans aucun respect pour la légalité internationale, a contrarié le processus de règlement définitif et global du conflit qui devait permettre le retour aux frontières du 4 juin 1967 et la création d'un Etat palestinien indépendant", déploré M. Messahel. Il a, à cette occasion, invité la Russie, en tant que membre du Quartet international, et qui a toujours eu un "rôle constructif" en faveur de la question palestinienne, à jouer un rôle "plus actif" pour promouvoir une solution définitive de ce conflit. M. Messahel a appelé la Russie à exercer une pression sur Israël afin de "l'inciter à revenir aux fondements du processus de paix, respecter ses engagements internationaux, mettre un terme à sa politique de colonisation, lever l'embargo sur Gaza, libérer les prisonniers et enfin s'engager dans des négociations sérieuses". Le ministre a, en outre, appelé la communauté internationale à exercer une pression sur Israël pour l'amener à signer le Traité de non-prolifération, "condition sine qua none d'une stabilité régionale durable", a-t-il affirmé. Evoquant la situation qui prévaut en Libye et "ses graves conséquences sur la sécurité nationale des pays voisins", M. Messahel a rappelé dans son intervention que "l'Algérie a consenti d'intenses efforts pour encourager les parties libyennes à dépasser la crise, de plus en plus complexe, qui secoue le pays". "L'Algérie a répondu favorablement aux sollicitations des frères libyens en vue de faciliter un dialogue global et sérieux afin de promouvoir une solution politique fondée sur la réconciliation nationale et qui préserve la souveraineté, l'unité, l'intégrité territoriale et la stabilité de ce pays", a t-il ajouté. S'agissant de la crise en Syrie, le ministre a loué les efforts déployés par la Russie pour faire prévaloir une solution politique "qui demeure la seule option capable de mettre un terme aux souffrances du peuple syrien frère et de sauvegarder son intégrité territoriale". Pour ce qui est du volet de la coopération économique arabo-russe balisé par la signature, en 2003, d'un Mémorandum d'entente, et en 2009 d'un accord de coopération, M. Messahel a appelé, outre la "nécessaire" évaluation, à l'"approfondissement" des échanges entre le monde arabe et la Russie en mettant en œuvre le volet économique du Plan d'action 2015-2017.