Le monde des médias et de l'information en Algérie a amorcé durant l'année 2014 une nouvelle ère par l'adoption de la loi sur l'audiovisuel consacrant l'ouverture du secteur au privé et l'installation de l'Autorité de régulation du secteur audiovisuel enregistrant ainsi une "évolution importante" en matière de droit à l'information. L'année qui s'achève aura été celle de la consécration de l'ouverture du champs médiatique audiovisuel au secteur privé, avec l'adoption de la loi le mois de janvier 2014 à la majorité par les membres des deux chambres du Parlement, suivie par l'installation de l'Autorité de régulation du secteur audiovisuel, le 21 septembre de la même année. La mise en place des deux cadres juridique et organisationnel s'inscrivent en droite ligne avec les engagements du chef de l'Etat qui avait assuré, à maintes reprises, que le processus législatif et réglementaire visant le parachèvement du système juridique régissant les activités liées au secteur de la communication se poursuivra activement au cours de l'année, notamment avec les lois relatives à l'organisation de la presse et des métiers y afférents. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait réitéré dans ce cadre, son engagement à continuer d'appuyer le droit du citoyen à l'information et ce, par "la promulgation des textes législatifs et réglementaires à même de lui garantir l'exercice de ce droit consacré par la Constitution". La loi sur l'audiovisuel vient également dans le prolongement de l'ouverture médiatique entamée depuis 1990, pour répondre aux aspirations des citoyens et des professionnels du secteur. Elaborée suite à un large processus de consultation avec des spécialistes en audiovisuel, des journalistes et des patrons de chaînes privées, ainsi que des députés, la loi qui compte 107 articles, a été publiée dans le Journal officiel n°16 du 23 mars 2014, donnant ainsi un cadre légal aux différents médias télévisuels privés qui ont vu le jour. En effet, près d'une vingtaine de chaînes de télévision privées activent dans le champs médiatique avec des autorisations provisoires en attendant de se conformer à la nouvelle législation. En consécration de la loi sur l'audiovisuel, une autorité de régulation de l'audiovisuel, présidée par l'ancien journaliste Miloud Chorfi, a été installée. Cette Autorité indépendante, comme le stipule la loi, assumera ses prérogatives à la fois en tant que garant et gardien de la liberté d'exercice du métier. Elle est également chargée, notamment, de "veiller au libre exercice de l'activité audiovisuelle dans les conditions définies par la législation et la réglementation en vigueur, à l'impartialité des personnes morales exploitant les services de communication audiovisuelle relevant du secteur public et à garantir l'objectivité et la transparence", en vertu de la loi. En matière de contrôle, l'Autorité doit, entre autres, veiller à la conformité aux lois et règlements en vigueur, de tout programme audiovisuel diffusé, quel que soit le support utilisé, s'assurer du respect des quotas minimums réservés à la production audiovisuelle nationale et à l'expression en langues nationales. Elle doit exercer un contrôle, par "tout moyen approprié", sur l'objet, le contenu et les modalités de programmation des émissions publicitaires. L'Autorité est composée de neuf (9) membres nommés par décret présidentiel: cinq (5) membres, dont le président, sont désignés par le président de la République, deux (2) membres non parlementaires, proposés par le président du Conseil de la nation, et deux (2) membres non parlementaires, proposés par le président de l'Assemblée populaire nationale. 2014 a été l'année de l'ouverture de grands chantiers dans le secteur de l'information, il est fort probable que 2015 sera celle du parachèvement d'autant que le ministre de la Communication, Hamid Grine, avait indiqué, lors de l'une de ses sorties que la question de l'autorité de régulation de la presse écrite sera réglée dans "6 à 8 mois au plus tard". Il est aussi question des projets de lois sur le sondage et la publicité qui viendront compléter les jalons d'un secteur qu'on veut fort pour consolider la liberté de la presse et ancrer le principe du pluralisme dans les médias, la pensée et l'opinion.