Edgar Lungu, le candidat du pouvoir à la présidentielle anticipée organisée mardi en Zambie, arrive en tête après le dépouillement des bulletins dans 80 circonscriptions sur 150, a indiqué jeudi la commission électorale. Edgar Lungu est réclamé vainqueur dans la moitié des circonscriptions. "Nous avons 80 circonscriptions qui ont été comptées et vérifiées. Nous en avons 80 où il n'y a pas de divergences, et Lungu a obtenu 533.613 voix, et Hakainde Hichilema 474.076", a déclaré à des journalistes la présidente de la commission, Irene Mambilima. Les opérations de vote, affectées par le mauvais temps, se poursuivaient jeudi dans quelques bureaux de vote isolés, mais la commission électorale a tout de même décidé de reprendre la publication des résultats nationaux --qu'elle avait interrompue mercredi-- car les 7.000 électeurs concernés ne devraient pas influer sur le résultat final, a précisé la responsable. Le vainqueur de la présidentielle de mardi, élu à la majorité simple parmi onze candidats, dirigera la Zambie jusqu'en septembre 2016, fin du mandat de cinq ans que n'a pas achevé Michael Sata, le chef de l'Etat décédé en octobre. L'élection était considérée comme ouverte par la plupart des observateurs. Le ministre de la Défense Edgar Lungu, un juriste de 58 ans, défend les couleurs du Front patriotique (FP), le parti de M. Sata. Son principal adversaire est Hakainde Hichilema, un homme d'affaires 52 ans, pour le Parti de l'unité pour le développement national (UNPD, opposition). Les deux hommes ont des programmes assez proches: ils promettent notamment de lutter contre la pauvreté en attirant des investissements étrangers et en créant des emplois, alors que plus de 60% des Zambiens vivent avec moins de 2 dollars par jour. M. Hichilema, cependant, a fortement critiqué le rétablissement récent de taxes sur les producteurs de cuivre, principale richesse du pays, qui, dit-il, va faire fuir les investisseurs. Le scrutin s'est globalement déroulé dans le calme, son organisation ayant été perturbée par de fortes pluies qui ont rendu difficile l'acheminement du matériel électoral dans certaines régions reculées. Hakainde Hichilema a estimé que ces difficultés étaient "de la fraude", et a accusé des partisans du Front patriotique de violence et d'intimidation. Une centaine de ses propres sympathisants, selon elle, ont été dispersés et plusieurs d'entre eux interpellés, par la police mercredi alors qu'ils avaient décidé d'établir une présence permanente devant le centre international de conférences de Lusaka, où sont collectés les résultats.